[Flashback] Come what may... until my dying day

Ils ne s'étaient retrouvés dans l'eau ensemble que depuis tout juste deux petites minutes et voilà que monsieur commençait déjà à la mordiller de cette façon qu'elle aimait tout particulièrement. En tout cas, cela suffisait amplement à effacer l'air chiot de ses joues douces et à ne montrer que son côté fauve qui plaisait tant à sa chère et tendre. Malgré l'eau chaude, un frisson parcouru toute sa colonne vertébrale lorsqu'il glissa ses doigts dans son dos et malgré leur tenue d'Adam et Eve, le fait est que Gentiana n'avait même pas vraiment pris le temps de jeter un œil sur le corps de son amant. Il faut dire que pour elle, le plus captivant restait ses yeux et elle n'avait pas vraiment besoin de regarder le reste pour l'apprécier, étant donné leur proximité.

Malgré tout, les caresses de son aimé l'encouragèrent à faire de même et elle laissa donc ses doigts glisser délicatement sur ses côtes alors qu'il faisait preuve d'une parfaite mauvaise foi en soulignant la perversité de son aimée. Comme s'il n'appréciait pas la situation, lui qui en avait sûrement plus profiter qu'elle, non seulement par la vue mais aussi par le touché.

— Il fallait bien que cela arrive un jour, assura-t-elle avec un regard qu'elle n'avait jamais eu d'aussi brûlant, et je crois que c'est toi qui en a le plus profité pour le moment, hm ?

Avec la prétendu pudeur de son bien aimé, elle n'avait même pas eu l'occasion de voir la couleur de ne serait-ce qu'un bout de son fessier qu'il devait avoir de remarquable là-dessous. Mais Gentiana était une femme mystérieuse qui aimait les mystères et elle serait sûrement encore bien plus heureuse à l'avenir que son aimé soit si couvert en publique … car si elle appréciait déjà avant que leurs entrevues ne soient connues de personne d'autre, nulle doute qu'elle apprécierait plus encore que cela soit le cas avec son corps.

Parcourant ses côtés de ses doigts, elle avait légèrement penché la tête sur le côté lorsqu'il était venu déposer un baiser dans son cou et elle remonta ses caresses le long de ses bras jusqu'à son épaule, parcourant le chemin des cicatrices auxquelles elle avait accès. Même si elle n'aimait pas l'idée qu'il puisse souffrir ou qu'il ait pu souffert, il fallait bien avouer que cela contribuait pas mal à son côté fauve qu'elle aimait tant et puis, c'était de bonne guerre, elle aussi en avait une à présent, juste en dessous de la clavicule gauche. De son autre main qui perlait de gouttelettes chaudes, elle caressa doucement les cheveux de son amant interdit, fermant un instant les yeux pour mieux apprécier les baisers qui comblaient son cou délicat.

— Non, oublie ce que j'ai dis tout à l'heure … j'aime que tu sois bien emballé juste pour moi. Elle émit un léger rire chaud à cette métamorphose qui aurait pu paraître peu flatteuse mais qui n'était que la preuve de la possessivité de la prêtresse de Shiva à l'égard de son bien aimé. Son envie de l'enlever et de le cacher au fin fond de la forêt pour le garder pour elle toute seule était plus fréquente et chaque fois plus forte, mais comme la Déesse avait eu la bonté de partager son élu avec elle à la base, elle lui devait bien de le laisser un peu aux autres afin qu'il accomplisse sa mission.

Elle s'était légèrement raidie lorsqu'une des mains de son aimé passa le cape de ses reins pour une caresse presque furtive, non par un quelconque courroux, c'était simplement sous l'effet d'un nouveau frisson. Ce fut alors à son tour de déposer ses lèvres dans le cou de son amant, caressant toujours ses côtes et suivant le tracé de ses cicatrices d'une main, glissant le long de son dos de l'autre, ses lèvres descendirent un instant vers ses clavicules qu'elle mordilla avant de remonter progressivement jusqu'à ses lèvres.

— N'ai-je pas eu une bonne idée de t'emmener ici, alors ? Dit-elle en se reculant légèrement, immergée jusqu'au sternum, lui prenant les mains. Tu n'as même pas pris le temps d'apprécier le paysage. Et lorsqu'elle fut à bout de bras, lui tenant toujours une main, elle lui envoyant une petite éclaboussure d'eau au visage. Je suis sûre que tu préfères ça à la patinoire, hm ? Elle lui avait alors lâché la main pour commencer à nager en marche arrière.  
 

Bien consciente de la provocation lorsqu'il émit l'idée de se rhabiller pour lui plaire - soit disant-, elle se contenta de secouer doucement la tête pour l'en dissuader, tant qu'ils étaient seuls, il pouvait rester comme ça, car tout ça était à elle – oui, oui, c'était décidé – et elle était et serait à jamais la seule à pouvoir profiter d'une telle vue – oui, ça aussi c'était décidé. Elle veillerait donc à bien emballer son précieux lorsqu'ils ressortiraient d'ici, mais pour le moment, elle voulait en profiter un peu, même si elle semblait avoir décidé de se faire un peu désirer à son tour.
Une lueur d'intérêt raviva son regard lorsqu'il évoqua une prêtresse sans la nommer et elle décida, comme toujours, de jouer le jeu en le tournant à son avantage, car il l'avait rendu un peu avare – oui, c'était toujours de sa faute à lui.

— Oh, quelle veinarde … elle doit vraiment être incroyablement belle et dotée d'un corps de rêve pour que tu ais envie de la voir ici aussi souvent.

Il fallait bien qu'elle se jette quelques fleurs de temps en temps, sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, pour compenser toutes celles que son aimé s'envoyait à lui-même également. C'était à croire qu'il ne la flattait pas assez … et le fait est qu'ils n'étaient effectivement ce genre de couple à se flatter toutes les trente secondes, pas de manière aussi simple et direct en tout cas. Un compliment subtile ne tarda d'ailleurs pas à fuser lorsqu'il évoqua le paysage, faisant lever un sourcil de la brune aguicheuse.
A sa question sur la patinoire, Ardyn évoqua le triste souvenir qu'il devait avoir associé à cette pratique pour un bon moment et elle se dit alors qu'elle devait sérieusement y remédier, car de son côté, elle adorait la glisse depuis sa plus tendre enfance … une prédisposition, sans doute. Et puis, laissant les mauvais souvenirs au passé, il fallait bien veiller à ce que leur avenir ne soit plus ternis par ce genre de chose. Ce souvenir ne préoccupa cependant pas bien longtemps l'esprit de son aimé qui évoqua une autre raison pour préféré cette situation à n'importe quelle autre pouvant se passer sur la glace et si cela ne dérangerait effectivement pas Gentiana de patiner dans son plus simple appareil, cela ne serait sûrement ni très décent, ni très élégant. Et puis, pour elle qui avait l'habitude de ne jamais montrer plus que ce qu'on lui montrait en retour, il n'était pas question de se balader les fesses à l'air si son aimé ne se résignait pas à en faire de même !

— Prend garde, malgré tout, cet environnement ne te garanti pas forcément le risque zéro de te retrouver à l'horizontal une fois de plus … Elle pivota pour nager sur le côté et commencer à tourner autour de lui, non sans rappeler la façon dont elle l'avait nargué sur la glace, bien que la situation soit sûrement beaucoup plus équitable cette fois. L'air de rien, elle lui envoya à nouveau quelques éclaboussures, car madame était définitivement une grande enfant qui aimait jouer.
Si Ardyn avait choisi de s'immerger complètement sans craindre pour sa crinière – qui resta plutôt en ordre d'ailleurs – Gentiana, quant à elle, avait encore le haut de la tête sèche, jugeant qu'elle n'avait vraiment pas l'air très maligne quand ses cheveux étaient mouillés, sûrement à cause de sa frange qu'elle devait alors choisir entre la ramener en arrière en dégageant son visage ou la laisser plaquer sur son front, ce qui n'était définitivement pas la meilleure idée en terme de sex-appeal.

— Enfin, j'espère que tu nages mieux que tu ne glisses. Et oui, cela voulait bel et bien dire « attrape-moi si tu peux » car elle adorait se faire désirer ... même si, dans les fait, il ne devait pas y avoir beaucoup d'endroit dans ce point d'eau où ils ne devaient pas avoir pied.
 

Elle aurait pu décider de prendre mal le fait qu'il assure ne pas en connaître suffisamment sur elle pour pouvoir dire à quel point elle était belle ou si elle était dotée d'un corps de rêve, car en plus du fait que son amour devrait suffire pour la voir ainsi dans tous les cas, il en avait largement vu assez le soir du festival, même si le costume qu'elle portait la changeait peut-être beaucoup trop. Mais dans tous les cas, l'ambiance était beaucoup trop chaleureuse pour qu'elle commence à s'effaroucher et elle préféra donc prendre la chose comme elle l'était sûrement dans la tête de son coquin d'amoureux, soit, un prétexte pour la voir de plus près dans cette superbe tenue de soirée.
Une lueur d'intérêt sembla raviver son regard taquin lorsqu'il approuva la possibilité de tomber à nouveau et cela lui parut soudain bien tentant, enfin, à condition qu'il tombe près de la rive, histoire qu'ils ne risquent pas tous les deux la noyade dans leurs jeux taquins.

— Bien sûr que je t'y laisserais, surtout dans cette tenue … mais pas tout seul, c'est certain. Allant un peu plus loin dans la provocation lubrique, elle conclut sa phrase par un nouveau rire léger et chaleureux.

C'est alors que son fauve d'amant se transforma en véritable torpille, franchissant d'une traite la distance moqueuse et aguicheuse qu'elle avait imposé entre eux pour l'emprisonner dans une étreinte ferme mais non dépourvue de tendresse. Se satisfaisant bien de son sort, la bien heureuse victime qu'elle était censée être souriait de plus belle, enroulant à nouveau ses bras autour du cou de son amant interdit alors qu'il saisissait ses hanches pour la soulever un peu. A sa question, elle avait approché son visage du sien, comme si elle était prête à l'embrasser sans pour autant le faire.

— Le simple fait de m'avoir attrapé et de pouvoir me toucher doit être en soit une récompense à la hauteur de l'effort ?

Mais bientôt, cette pâle récompense ne suffirait clairement plus à récompenser le talent la considération de son aimé qui lui servit tout à coup une déclaration des plus belles qui soient. C'était la première qu'il lui disait cela avec des mots aussi directs, bien qu'enjolivés par un vouvoiement qui lui donnait un côté chevaleresque. Dans un premier temps, Gentiana ne put que sourire et rougir même un peu, comme la première fois qu'elle avait accepté qu'il lui dise qu'elle était belle et le tendre baiser qu'il lui donna lui laissa le temps de réfléchir à ce qu'elle allait répondre. Comme il resserrait son emprise, sur elle, elle avait prit appuis sur lui pour prendre encore un peu plus de hauteur et se retrouver légèrement au dessus de lui. Une fois le baiser rompu, elle colla son front contre le sien en déposant une main contre sa jour pour caresser ses lèvres du pouce, le dévorant du regard.

— C'est juste Gentiana, reprit-elle, égale à elle-même, mais elle ajouta quelque chose de très significatif : pour l'instant … Alors, elle l'embrassa tendrement. Mais oui, je m'en doutais un peu.

Elle ne lui avait pas retourné la déclaration, car un « moi aussi » aurait été bien trop pâle et banal pour le couple fougueux de fauves qu'ils étaient. Elle aurait son moment, elle aussi, le tout serait de faire mieux encore … mais cela lui semblait difficile. La déclaration avait pourtant été simple, mais elle ressemblait tellement à celui qu'elle aimait qu'à ses yeux il serait bien difficile de faire mieux.
 

La première question devait être rhétorique, car elle n'avait jamais caché le plaisir qu'elle prenait à le voir étendu à ses pieds, alors bien sûr qu'elle ne pouvait que souhaiter que cela arrive, surtout qu'elle ne craignait pas plus le froid que la dureté de la pierre, elle comptait bien rester au-dessus si jamais une telle situation venait à arriver … par hasard, on ne sait jamais, c'était juste une simple supposition. Front contre front, ses lèvres proches des siennes, elle sourit de plus belle lorsqu'il émit subtilement la crainte de voir son – supposé – joli fessier – qu'elle n'avait toujours pas eu l'occasion d'apprécier – se faire geler contre la pierre, ou du moins, c'est comme ça qu'elle interpréta son allusion à la chaleur torride de leur position actuelle.

— Qui te dis que cela sera moins torride à l'horizontal ? Et c'est seulement lorsqu'elle termina sa phrase qu'elle se rendit compte qu'il n'y avait presque plus d'allusion là-dedans, qu'elle avait tout bonnement mis les pieds dans le plat. Cela sonnait bien moins direct dans sa tête, mais ce n'est pas comme si elle avait encore à se soucier de paraître indécente. Et cela demande déjà beaucoup d'effort de te résister suffisamment pour quitter tes bras et te laisser me courir après.

Et après un baiser emprunt d'une telle pudeur que cela en devenait isolent, il releva finalement la petite remarque que Gentiana avait un peu modifié par rapport à ses habitudes. Et oui, elle commençait de plus en plus à se faire à l'idée de retrouver un nom après son prénom fleuri, et que l'on ne s'y trompe pas, elle ne comptait en aucun cas reprendre celui qu'on lui avait donné à la naissance … non, quand une prêtresse de Shiva renonce à son patronyme, c'est pour toujours … mais rien ne l'empêchait d'en prendre un nouveau. Alors oui, cela pouvait presque se rapprocher d'une près-demande en mariage, car ce n'est pas comme si ces deux là étaient des conformistes attachés aux codes.

— Hm, c'est juste une idée … dit-elle sans vraiment répondre, un pressentiment.

L'amour ce n'était pas rien pour une prêtresse de Shiva, surtout quand l'esprit se donne la peine d'intervenir en personne là-dedans … alors bien sûre qu'elle se voyait très bien devenir Madame Izunia dès que cela serait possible, la question ne se posait même pas. Il n'empêche que s'il venait à lui poser directement la question un jour, elle n'allait sûrement pas répondre simplement « oui » ce serait bien trop indigne d'elle, indigne d'eux. Elle ne serait plus celle qu'il aimait si elle ne le charriait pas un peu avant d'accepter  de se faire conduire à l'autel.

Un léger soupir d'envie franchit ses lèvres lorsqu'il la mordilla à nouveau et elle se blottit un peu plus contre lui, si bien que lorsqu'il évoqua la suite du programme, il ne faisait plus aucun doute dans le regard de la prêtresse déchue – ou presque – qu'il n'était définitivement pas prévu qu'ils se sèchent et se rhabillent tout de suite pour retourner chacun dans leur coin. Non, non monsieur.

— La seule chose de prévu ce soir, murmura-t-elle contre ses lèvres, c'était de t'emmener ici. La suite est donc libre à toute forme d'improvisation.

Et ils allaient en avoir besoin, d'improvisation ! Mais ça, elle était encore loin de s'en douter, pauvre petite inconsciente qu'elle était. Ainsi, elle déroba un nouveau baiser à son amant avant que ce dernier n’entreprenne de laisser glisser ses lèvres dans son cou, jusqu'à son épaule, nulle doute que l'un comme l'autre aurait apprécié qu'il continue à descendre encore un peu, mais ils allaient avoir besoin de revoir l'ergonomie de leur étreinte pour cela. Oubliant cette idée pour le moment, elle était revenu chercher ses lèvres pour l'embrasser, glissant doucement son bassin contre le sien, sans précipitation. Lui rendant chacun de ses baisers et chacune de ses caresses, elle était à deux doigts de passer un cape de non retour qui aurait pu, pour cet instant précis, leur être fatale. Elle avait alors encore assez de sens en éveille pour entendre un léger bruit lointain et elle prit le temps de s'attarder dessus alors que son aimé avait à nouveau glissé son visage dans son cou … Après avoir tendu l'oreille, elle exerça un légère pression sur les épaules de son amant caché pour attirer son attention.

— Tu entends … ?

Il semblait de plus en plus évident que quelqu'un .. que plusieurs personnes étaient en train d'approcher. En fait, elles étaient déjà beaucoup plus proches qu'ils n'auraient pu le prévoir.
 

Ah, si seulement elle avait pu lui prouver ce qu'il réclamait, elle l'aurait fait avec grand plaisir, peut-être même plus pour elle que pour lui. Mais non, il faut croire que le sort était aussi joueur qu'eux et qu'il le leur rendait bien, alors le torride à l'horizontal ne serait pas pour tout de suite. Alors que les pieds de Gentiana revenaient toucher le fond de la source chaude, c'est un mélange d’appréhension et de frustration qui vint chasser son excitation comme son amant secret venait de confirmer ses soupçons. Sur le coup, elle lui avait attrapé la main en se disant qu'il était peut-être encore temps pour eux de fuir ensemble dans les bois, mais tel le Sauveur chevaleresque qu'il était, il se dévoua pour rester et couvrir sa retraite, comme le groupe en approche semblait déjà vraiment proche.

— Fait attention … Murmura-t-elle après ce dernier baiser et ces mots pouvaient avoir de nombreux sens, que ce soit des avertissements ou par sollicitude. Fait attention à toi, fais attention à ce que tu dis, fait attention à ce que tu regardes si tu veux pas que je te gèle les fesses … fait attention à ce que tu montres, aussi. Tout ça en deux mots.

Et elle ne se fit pas plus prier pour filer le plus vite possible, glissant dans l'eau pour rapidement se mettre à couvert derrière un gros rocher qui se retrouvait un peu plus loin dans le point d'eau, près de là où ils avaient laissé leurs vêtements. Heureusement, les troubles-fêtes n'étaient pas arrivés par le même endroit qu'eux – grâce à la petite erreur d'itinéraire qu'elle avait fait, car elle n'était venue ici qu'une fois avec quelques unes de ses sœurs il y a déjà quelques années de cela. Derrière le rocher, elle tenta rapidement de voir qui étaient les intrus et elle fut plutôt surprise de constater qu'il n'y avait que des prêtres et prêtresses des temples de la Citée et même si tous n'avaient pas les mêmes contraintes que chez Shiva, cela restait plutôt étonnant qu'ils viennent ici … visiblement pour s'amuser et pas seulement water-polo. Mais elle fut plus surprise encore, même choquée, de reconnaître deux de ses sœurs dans le groupe, plus âgées qu'elle de trois ou cinq ans, elle les savait plutôt affectueuses, elle n'aurait cependant jamais soupçonné qu'elles puissent avoir des mœurs aussi légères … Et dire qu'elle avait fait tout un flan d'un simple baiser, de son côté ! Si elle avait su !

Profitant que toute l'attention soit – comme souvent – dirigé vers son aimé – bien qu'elle ne soit pas certaine que cela lui plaise vraiment pour le coup – elle se faufila le plus discrètement possible vers la rive opposée, mais elle avait bien peur que l'endroit où ils avaient laissé leurs vêtements soit bien trop explosé. Cachée derrière une autre pierre après être sortie de l'eau, elle jeta plusieurs coups d’œil furtifs vers le groupe ainsi que vers le tas de vêtement non loin, ne parvenant cependant à repérer que ceux d'Ardyn. Profitant du bon moment, elle était parvenue à attraper le long manteau de son aimé pour l'enfiler et s’éclipsa un peu plus loin dans les bois … elle était pourtant certaine d'avoir laissé ses vêtements non loin de ceux d'Ardyn … est-ce que ce fourbe aurait trouvé bon de les lui cacher ? Il méritait des claques. Enfin, il en aurait mérité si cela ne l'avait pas sauvé précisément dans ce cas, car ses sœurs auraient eu vite fait de reconnaître sa tunique, même de loin.

De là où elle était, dans les fourrés, elle était parfaitement caché des rayons de la lune, dans la pénombre et pouvait encore bien voir le groupe un peu plus loin … et lui il semblerait que le manteau de son aimé lui porta la poisse, car en tentant de reculer, elle avait maladroitement trébuché en arrière … ce devait être ça … c'était le manteau qui était maudit ! Elle resta étendue dans la broussaille, n'osant plus bouger de peur que sa chute ait été entendu par le groupe.
 

Après un long moment à attendre par terre, retenant presque son souffle et à entendre les filles du groupe glousser – ce qui l'énervait passablement, parce que si elle ne pouvait entendre distinctement, elle se doutait que ces rires trahissaient le fait que son aimé était en train de se donner en spectacle – elle fini par se relever doucement en profitant de la voix puissante du Roc pour s'éloigner sans se montrer ni se faire entendre. A partir de là, elle n'eut plus qu'à attendre – avec grande impatience – que monsieur le Sauveur ne daigne fausser compagnie à son publique pour venir la rejoindre. Elle fut cependant soulagée de voir que la lune s'était cachée derrière un nuage épais au bout d'un moment, même si cela impliquait qu'elle se retrouvait maintenant dans une obscurité presque totale au milieu des bois … Heureusement qu'elle n'était vraiment pas peureuse ! Enfin, cela ne l'empêchait pas de soupçonner que cette branche d'arbre contre son derrière était vivante.

Après une attente qui lui paru infiniment longue, elle entendit enfin des bruits de pas se rapprocher et elle alla discrètement à leur rencontre – elle avait bien reconnu la démarche de son aimé, mais on ne sait jamais, c'était peut-être in sosie de pas. Reconnaissant alors parfaitement sa silhouette malgré la pénombre, elle se pointa devant lui sans se douter que sa chute précédente avait parsemé ses cheveux d'un tas de feuilles et de brindilles qui, dans le noir, pouvait facilement la faire ressembler à une sorte de chimère des bois. Le fixant d'un air indéchiffrable, emmitouflée dans le manteau trop grand pour elle, elle n'émit qu'un soupir dans un premier temps.

— Tu as caché mes vêtements, petit malin … Son ton était emprunt de reproche, pourtant, c'est avec tendresse qu'elle franchi la distance qui les séparait pour l'embrasser. Mon sauveur … Jouant définitivement sur le chaud et le froid, elle reprit un ton réprobateur en pointant son doigt vers lui. Ne t'avise plus de me refaire un coup pareil. Et son index accusateur se posa brièvement sur les lèvres du sauveur pour les geler. Tu en as mis du temps pour venir, comment ça c'est passé ?

Clairement, la dernière question avait un fond de jalousie : madame voulait s'assurer que personne n'avait profité de son bien le plus précieux et surtout, que personne ne l'avait devancé dans la contemplation de ce dernier dont elle n'avait finalement vu que peu de chose jusque-là.
 

L'adage disait bien « faute avouée, à moitié pardonnée » et pourtant le Saveur était en train de s’enfoncer en avouant si promptement qu'il avait fait cela dans le but de la faire chanter et pas du petit chantage en plus … cela aurait pu passer pour du harcèlement sexuel si ce jeu n'était pas un plaisir partagé entre deux adultes pleinement consentants. Il avait vraiment de la chance qu'elle aime ce genre de fourberie – à condition que ce soit lui l'auteur, bien entendu – et qu'elle en soit également adepte de son côté !
Elle s'amusa donc à le fusiller du regard sans rien dire, cherchant à lui faire peur sans vraiment être courroucée. Même si ce petit coup fourré les avait sauvé pour cette fois, il ne paierait tout de même rien pour attendre, car comme qui dirait : c'est l'intention qui compte et monsieur Ardyn Izunia avait eu des intentions parfaitement malhonnêtes en entreprenant de cacher ses vêtements.

Elle allait tout simplement s'emparer de ses vêtements qu'il tenait sous le bras pour aller s'habiller convenablement dans un coin, mais voilà que son fauve d'amant secret glissait doucement sa main dans ses cheveux en bataille, en posant sur elle ce regard qu'elle voyait étrangement bien malgré la pénombre et auquel elle ne pouvait pas résister. Il lui expliqua alors comment il s'était tiré de cette situation délicate, la rassurant avec beaucoup d'habilité. Elle se permit alors un léger sourire soulagé alors qu'il relançait la conversation sur des questions qu'il avait également pour elle. Ne voyant pas vraiment de quoi il voulait parler dans un premier temps, elle finit par se douter de sa question à mesure qu'il l'embrassait et elle était à la fois un peu vexée – fierté de prêtresse prude, tout ça – et très amusée à l'idée de le faire marcher pour se venger d'un tel doute à son égard. Elle attendit cependant patiemment qu'il en vienne au fait avant de reprendre cet air parfaitement énigmatique et indéchiffrable qui lui allait si bien et qu'elle arborait à chaque fois qu'on lui posait une question sur les secrets de son temple. Si elle n'était jamais venue en ces lieux pour fricoter avec des inconnus, il faudrait qu'il précise son idée de « ce genre de frivolités » car elle avait bien participé à quelques cajoleries avec ses sœurs par le passé.

— Comment ai-je appris l'existence de cet endroit, à ton avis ? Et disant cela, son ton était si ambiguë et indéchiffrable qu'il était difficile de savoir si elle disait cela avec sarcasme – sur un ton de reproche du genre « pour qui tu me prends » ou si elle était plutôt en train de souligner l'évidence de sa réponse, dans le sens « c'est comme ça que j'ai connu cet endroit ». Elle l'observa un instant pour savourer sa réaction et puis elle reprit finalement ses vêtements sous le bras de son aimé pour lui tourner le dos. Elle commença à les trier en les étendant sur une branche à côté d'elle afin de s'assurer de les mettre dans le bon sens et le bon ordre.

— Je suis un peu froissée que tu m'imagines capables d'une telle légèreté après avoir fait tant d'histoire pour un baiser. Dit-elle en retirant le manteau de Ardyn pour enfiler un haut puis, rapidement, sa longue tunique asymétrique. Elle n'avait pas pris la peine d’enfiler un sous-vêtement pour le haut, mais pour le bas, c'était un peu plus gênant, même si elle était maintenant couverte. Aurais-tu égaré mes dessous ? Lança-t-elle en se tournant à nouveau vers lui, l'air accusateur.
 

Ah bon, il avait un côté « rigide » lui, maintenant ? Elle qui pensait déjà le connaître par cœur, comme quoi, on en apprend tous les jours ! Sans faire de commentaire pour autant, le regard qu'elle lui lança lorsqu'il avait dit cela était lourd de sens : elle se moquait, de lui et de son côté soit disant rigide. Dans un monde tel que le leur, avec leurs croyances et traditions, ils ne pouvaient clairement pas tout contrôler puisqu'ils s'en remettaient souvent à la Déesse, à la planète et à ses esprits. Enfin, il semblerait qu'il se moque lui-même de ce trait qui ne lui allait pas, prouvant ainsi qu'il venait simplement de lui servir une très mauvaise excuse.
Il tenta malgré tout de se rattraper avec un petit compliment lancé à la volée, auquel elle répondit avec un regard taquin et incrédule.

— J'étais. Précisa elle avec cet air langoureux qui convenait pour succéder à un baiser et c'est en se rhabillant qu'elle poursuivit. Mais moi aussi, je suis surprise … enfin un peu, pas tant que ça. Je les savais assez tactiles, mais pas au point de fricoter ainsi hors de notre temple.

Trahissant légèrement les petits secrets coquin de son temple, de toute façon, même si elle était tenue au secret, elle faisait pleinement confiance à son aimé pour ne pas aller répandre ces révélations dans toute la citée … de toute façon, la plupart des gens extérieurs au temple de Shiva le voyaient ainsi, avec des prêtresses aussi coincées à l'extérieur que dévergondées une fois dans un de leurs grands bassins où elles se baignaient ensemble. La vérité n'était pas si loin, il fallait simplement savoir faire la part des choses.

Son bien aimé l'aida ensuite à retrouver le sous-vêtement perdu et c'est non sans un regard méfiant qu'elle le récupéra, car oui, elle le soupçonnait d'avoir essayé de le cacher ou de le lui dérober. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle en savait ? Il venait de prouver qu'il avait l'esprit assez tordu pour cacher ses vêtements afin de s'assurer de la garder plus longtemps en tenue d'Eve avec lui … Dit comme ça, cela semblait vraiment horrible, décidément.
Une fois correctement vêtue, elle s'était à nouveau tournée vers Ardyn en se passant la main dans les cheveux, lâchant un léger « qu'est-ce que ? » en remarquant qu'elle s'était encore arrangée pour se coincer un tas de truc dans la tignasse. Elle retira donc les quelques feuilles et brindilles qui parsemaient sa chevelure alors que la suite du programme était évoqué. Ce n'est que lorsque sa coiffure redevint correct qu'elle franchit la distance qui la séparait de son aimé pour l'étreindre.

— Rentrer … ? Tu veux dire, chacun de notre côté … ou ensemble chez toi … ? Elle acheva sa question par un sourire de lionne qui allait avoir bien du mal à se séparer de sa proie, accentuant cet air fauve en venant caresser le bout du nez de son aimé avec le sien. Oh, attend … tu comptais peut-être sur moi pour faire preuve de raison ? Très bien : oui, nous devrions rentrer, mes aînées risquent de me punir très sévèrement si elle découvre que mon lit n'est en fait occupé que de coussins et d'un petit tas de plumes noirs … Et son ton n'était définitivement pas convainquant.

Elle avait effectivement pris l'habitude de ramasser toutes les plumes d'Aquilon qu'elle pouvait trouver, si elle en portait toujours une accroché à la chaînette de sa ceinture, elle gardait précieusement les autres comme une petite collection … cela lui avait été bien utile ce soir, dans l'ombre, cela fut parfait pour imiter sa tignasse dépassant des couvertures.

— Surtout qu'elles ont le sommeil léger, poursuivit-elle, alors si elles m'entendent rentrer à une heure pareille, c'est sûr que je suis bonne pour la Tour. Elle disait cela comme pour appuyer le fait qu'elle devait rentrer au plus vite, alors que les paroles en elles-mêmes incitaient plutôt à ne pas rentrer du tout, justement pour éviter ce risque.  
 

Bien que la subtilité soit remarquable à l’évocation des mœurs de « ses sœurs », elle comprit très bien où il voulait en venir par sa question si discrète qu'elle aurait pu en être rhétorique. Elle se doutait très bien que ce n'était pas les activités des prêtresses de Shiva l'intéressaient – ou l'inquiétaient – mais bel et bien celles de la la seule prêtresse avec qui il avait choisi d'être intime. Elle arbora donc son traditionnel air énigmatique, bien que son regard ait quelque chose de brûlant, car elle ne pouvait plus vraiment cacher son amour pour lui, ni ce plaisir malin qu'elle avait à le faire tourner en bourrique pour certaines choses.

— Et j'ai comme l'impression que tu as vraiment très envie d'en savoir plus, hm ?

Et le peu de raison qui leur restait vola en éclat quand Ardyn choisit de jouer le jeu une fois de plus, ne cachant pas son désir brûlant à l'idée de bien finir la nuit à ses côtés. Gentiana regrettait un peu qu'ils n’aient pas pu finir ce qu'ils avaient à peine commencé dans les sources chaudes, mais ce n'était que partie remise et la perspective de trouver le confort d'un matelas moelleux n'était pas non plus des plus insupportable, bien au contraire. Répondant langoureusement au baiser désireux de son aimé qui la serrait un peu plus contre lui, l'ambiance semblait reprendre doucement la température des bains jusqu'à ce qu'il s'interrompt soudainement, inquiet pour son fidèle chocobo. Gentiana ne put s'empêcher de rire – bien que, une fois de plus, cela était un peu contrariant qu'il puisse la penser cruelle ne serait-ce qu'une seule seconde – comme il était adorable avec son compagnon emplumé.

— Tu crois qu'il m'aimerait autant si c'était le cas ? A moins qu'il ne soit comme toi, mais … non, idiot, j'aime juste ramasser les plumes qu'il laisse dans son enclos. Je savais bien que ça me servirait un jour.

Elle l'embrassa avec tendresse, comme s'il avait besoin d'être rassuré. C'était donc décidé : elle allait passer la nuit chez lui … et sans doute n'allaient-ils pas beaucoup dormir – ce n'était en tout cas pas le cœur du programme. Cependant, le fait que monsieur le sauveur soit encore un grand enfant qui vit chez ses parents allait devenir très vite handicapant … Gentiana avait pensé que les sources allaient pouvoir remédier à ce problème, mais il faut croire que le lieux était beaucoup plus publique et fréquenté qu'elle ne le pensait. Le pire, c'est que même si Ardyn s'installait seul en ville, cela risquait de ne pas beaucoup les aider, car les voisins et les passants seraient sûrement assez curieux pour les obliger à se cantonner à des rencontres très tardives.
Main dans la main, ils se dirigèrent donc vers la Citée, se faisant plus discret une fois dans les rues de celle-ci.

— J'espère que ta famille n'a pas le sommeil aussi léger que mes aînées … Dit-elle tout bas une fois arrivée devant la porte des Izunia, jetant des regards alertes tout autour d'elle.
 

Demain matin. Voilà quelque chose auquel elle n'avait pas pensé dans tout ça … et auquel elle ne penserait pas tout de suite. S'il était risqué pour une prêtresse de Shiva de faire le mur un soir, il serait d'autant plus difficile d'expliquer pourquoi elle avait découché ou, si elle parvenait à cacher ce fait, d'expliquer pourquoi elle était levée si tôt sans faire ses corvées – car certaines de ses sœurs se levaient avant même les premières lueurs de l'aube. Mais comme précisé plus tôt, elle n'allait prendre la peine de penser à tout ça que le moment venu, car c'est toujours ce que font les jeunes gens insouciants qui ne pensent qu'à satisfaire leurs besoins primaires. Pourtant, alors qu'elle-même évitait de penser aux problèmes qu'elle allait devoir affronter, elle était curieuse de voir comment son aimé pourrait s'en sortir de son côté, car elle était toujours fascinée par son sens du spectacle et son talent pour l'improvisation, bien que cela ait le don de l'agacer un peu quand il l'utilisait avec d'autres personnes qui s'en trouvaient charmées.

Laissant Ardyn jouer les éclaireurs, elle le suivit avec prudence et une grande discrétion à travers la maison silencieuse, cette petite infiltration ayant coupé court à leurs conversations, laissant planer le mystère sur les coquineries des prêtresses de Shiva. Son talent pour se diriger à l'aveugle et son pas léger lui furent bien utile, à tel point, d'ailleurs, qu'elle se demandait si le sort n'avait pas joué en sa faveur en attendant précisément ce jour. C'est sans faux pas – si ce n'est une marche grinçante – qu'elle arriva à la suite de son aimé dans sa chambre, le sursaut de ce dernier en engendrant un chez elle également. Elle ne savait pas ce qui l'avait fait réagir de la sorte, mais il semblerait que ce soit une fausse alerte, peut-être s'était-il laissé surprendre par une ombre …
Il commença par fermer la porte de la chambre derrière elle avant d'en faire de même avec la fenêtre qui avait donné à la chambre une température proche de celle qu'elle occupait au temple. Idéal pour elle, mais lui risquait de frissonner un peu … tant mieux.

Devant l'invitation de son amant caché, Gentiana s'était aventurée un peu plus loin dans la chambre en regardant tout autour d'elle, bien qu'elle ne voit presque rien. A tâtons, elle trouva finalement une chandelle qu'elle alluma grâce aux allumettes intelligemment posées à côté – oui, les allumettes existaient chez les Cétras, qu'est-ce t'as ?. La pièce fut alors baignée d'une lueur chaude et tamisée, faisant danser leurs ombres sur les murs.

— Je n'invite pas d'homme dans ma chambre, normalement, alors ça ne sera pas tout à fait comme chez moi … Elle put alors mieux apprécier la décoration plutôt sobre de la pièce mais qui, finalement, lui ressemblait plutôt bien. Hm, fit-elle après un instant, je suis déçue … il n'y a rien de compromettant ici, moi qui me faisais une joie de découvrir quelques uns de tes plus noirs secrets … comme … Une collection de coquillage … ou alors un mur où tu aurais épinglé les mèches de cheveux de toutes tes autres innocentes victimes que tu emmènerais ici pour les sacrifier à la Planète.

Disant cela, la prétendue victime s'était rapprochée de son soit-disant prédateur, glissant ses bras autour de sa taille en admirant les reflets de la lumière chaude de la chandelle qui semblait faire briller ses yeux comme de l'ambre.  
 

C'était vraiment adorable de sa part de se soucier de son confort, très touchant et un peu naïf aussi … car en effet, il semblait oublier qu'il parlait à une prêtresse et bien qu'elle lui accorde le fait d'avoir un intérieur plutôt modeste comparé à ce qu'il pourrait se permettre d'avoir étant donné son statut, il n'empêche que cette pièce paraissait presque princière aux yeux de la servante de Shiva qu'elle était. En effet, la seule décoration qui composait sa chambre n'était qu'un vase en terre cuite qu'elle avait fait elle-même il y a quelques années, dans lequel elle mettait régulièrement des fleurs qu'elle cueillait dans le jardin de ses parents ou dans celui du temple. Elle risquait cependant de vite s'habituer à un intérieur aussi douillet, qui avait de chaleureux la présence de Ardyn Izunia, surtout. Et puis, elle devait bien avouer que la couleur prune du dessus de lit donnait à l'atmosphère quelque chose de particulièrement romantique, surtout à la lueur de la chandelle … ou peut-être que c'était simplement son humeur. En tout cas, elle aimait bien cette couleur et pas seulement parce que c'était celle des cheveux de celui qu'elle aimait … ou peut-être bien que si, finalement.

— Tu pourrais vivre dans le box d'Aquilon, cela m'importerait peu, c'est toi mon confort … Elle avait cette voix qu'ont toutes les jeunes femmes romantiques qui disent un truc romantique à leur amoureux dans une soirée romantique. Enfin, l'odeur est quand même mieux ici … et je suis sûre que tes draps grattent moins que la paille.

Le jour où il verrait sa chambre au temple – car ne nous voilons pas la face, cela arriverait bien un jour, avec ces filous – il comprendrait bien vite que Gentiana n'était pas très difficile en terme de confort … enfin, elle allait finir par le devenir avec lui.
Elle plissa d'ailleurs légèrement les yeux alors qu'il se montrait séduit par l'idée de la collection de mèches de cheveux, si elle n'était pas contre faire l'objet de son fétichisme en donnant un peu de sa personne – ou beaucoup – elle refusait en revanche de n'être qu'une pièce de collection parmi d'autres.

— Commence ce soir si tu veux … du moment que je reste ta seule et uniques pièce de ta collection. Murmura-t-elle d'une voix que personne ne connaissait aussi chaude, si ce n'est lui, juste avant de répondre au baiser qu'il vint lui dérober.

Elle le regarda avec amusement et désir quand il parla de ce terrible pacte, le laissant s'empêtrer dans ses délires tout seul, car elle n'attendait qu'une chose ; qu'il continu de l'embrasser, ce qu'il ne tarda pas à faire en la délestant de la première partie de sa tunique qu'elle ne chercha pas du tout à retenir. Puis, il retourna subitement sa veste en renvoyant l'accusation fantasque contre elle, ce à quoi elle répondit par un sourire mesquin qui semblait assumer et même se délecter de son crime.

— Peut-être que c'est à moi que tu as vendu ton âme … Dit-elle entre deux baisers de plus en plus ardent. Et que je peux donc faire tout ce que je veux de toi …

Tentant de lier le geste à la parole, elle avait glissé ses doigts sur la boucle du veston de son aimé pour tenter de l'enlever, se perdant entre les boutons et les boucles des sangles. Elle parvint malgré tout, tant bien que mal, à ouvrir le tout, mais il restait encore cette fichue chemise !

— Ce ne sont pas des vêtements que tu portes, ronchonna-t-elle soudainement, c'est une véritable armure de chasteté.

Il était triste de constater que si elle détenait son âme pour faire de lui sa marionnette, elle n'était même pas capable de se débarrasser de ça. Après avoir constaté que cette chemise n'avait pas de bouton, elle la fit remonter le long du corps de son aimé en une caresse hâtive, exprimant sa satisfaction, presque comme un soulagement, quand elle parvint enfin à la retirer en la faisant passer par dessus la tête de Ardyn qui s'en retrouva un peu ébouriffé, mais cela ne lui déplaisait pas.  
 

Son fauve d'amant secret se faisait de plus en plus vorace, mordant un peu plus franchement sa lèvre inférieur sans que cela ne lui déplaise pour autant. Le cavalier tenta bien de défendre son pauvre animal, il n'empêche qu'elle n'était pas sûre qu'il apprécie qu'elle dise qu'il sentait comme lui ! Aquilon était un magnifique Chocobo, très affectueux et il est vrai qu'il n'était pas de ceux qui sentait le plus fort, il n'empêche que ces jolis bêtes ne sentaient pas la rose.
L'optimisme de son aimé la fit sourire lorsqu'il prétendit que toutes leurs soirées à venir allaient sûrement être consacrée à cela … Cela ne lui paraissait pas vraiment faisable, même si ils se trouvaient un petit nid où fricoter en toute intimité, elle avait des devoirs au temple qui ne lui permettrait pas de faire le mur tous les soirs, d'ailleurs, cela lui faisait penser que la saison de réclusion méditative approchait doucement mais sûrement … C'était une période qu'elle avait beaucoup apprécié par le passé, car elle la trouvait très reposante et épanouissante … mais là, bon sang que ça allait être dure ! Rester enfermée au temple pendant des semaines sans voir son amant interdit … Et c'est sûrement cette pensée qui la rendit alors un peu plus fougueuse dans ses baisers et ses caresses qui parcouraient langoureusement les côtes de son aimé.

— Ou alors je pourrais installer une ouverture facile bien cachée quelque part … Proposa-t-elle alors que son aimé semblait plutôt intéressé de mettre sa persévérance à l'épreuve.

Par clémence ou simplement parce qu'il venait de succomber à la tentation, il mit finalement du sien pour se dévêtir avant de s'attaquer aux derniers vêtements de Gentiana qui vinrent donc rapidement rejoindre ceux de Ardyn sur le sol de la chambre. La grande question était effectivement de savoir pendant combien de temps encore ils allaient pouvoir rester tranquilles en toute intimité et c'est sûrement cela qui ravivait un peu plus leur passion et rendait leur désir aussi irrésistible. Gentiana ressentait une sorte de hâte, pourtant, elle voulait prendre le temps de savourer ce moment important où se mêlait passion et tendresse. Les caresses de la peau de son aimé contre la sienne lui procurait les mêmes frissons que dans les sources chaudes et elle fut à nouveau hanté par le désir de restait ainsi pour toujours … Une vie où elle pourrait rester à longueur de temps nue dans les bras nus de son bien aimé, où chaque baiser, chaque caresse la faisait frissonner d'une manière différente mais toujours aussi plaisante à chaque fois ... c'était sûrement ça, la Terre Promise.

— Probablement, si je m'applique à congeler quiconque s'approcherait de la porte de cette chambre … Disant cela d'un ton aussi terrible que langoureux, elle suivait les mouvements de son aimé pour reculer doucement jusqu'au lit sur lequel elle se laissa doucement basculer en le gardant près d'elle, relevant très légèrement les genoux contre les hanches de son amant. Ses mains glissaient toujours contre ses côtes, ses épaules et son dos tout en l'embrassant et elle en remonta une jusqu'à ses cheveux avant de rompre le baiser pour plonger un regard profondément tendre dans le sien. Sa main glissa sur sa joue pour caresser ses lèvres du pouce, elle semblait à nouveau le contempler comme la plus belle merveille du monde et tout dans ses yeux semblait crier l'amour mielleux sans limite qu'elle éprouvait pour lui.

— Tu n'as pas froid … ? S'assura-t-elle, laissant soudainement le désir de côté pour se soucier du confort de son amant … car elle voulait que ce moment soit parfait pour tous les deux. Il y avait d'ailleurs eut tellement de tendresse dans sa voix que ses mots auraient pu avoir valeur de « je t'aime », chose qu'elle ne lui avait toujours pas dit depuis tout ce temps. Peut-être aussi voulait-elle retarder un peu leur étreinte, non pas vraiment par appréhension, mais surtout … pour savourer.