Ai, un amour plein de charme

 
Au milieu de Midgar la nouvelle, ou plus communément appelée Edge, au sein des quartiers les plus pauvres... Au creux des tours les plus élevées, d’autres bâtisses se sont faites engloutir. De deux étages maximums, elles s’entassent les unes sur les autres dans des ruelles étroites et sombres comme une vieille ville. Mini villes dans la ville, une populace y grouille malgré tout entre marchés couverts, salon à Mako Meth et barre VIP, du genre de VIP que vous ne voudriez pas fréquenter. Gros bras et trafiquants mènent d’une main de fer tout ce petit monde. Et au plus profond de cette agglomération pourtant bien jeune, un établissement qui ne paie pas de mine et pourtant, fort réputé. A l’intérieur, une simple entrée sombre, somme toute proprette avec un escalier ascendant et l’autre descendant. Suivez l’odeur de l’opium... Ici le pavot est reine, jamais supplantée car si le trône règne en maître sur le trafic de la Mako Meth, sa cour respecte les traditions coutumières et seules dignes de la noblesse du cartel.

Tout en bas, une chaleur moite vous accueille, ainsi que l’ombre et la fumée. Un homme lève sur vous son regard embrumé, une cigarette au coin des lèvres, la peau tannée mais les mains encore expertes s’escriment sur le dos d’un autre. C’est ici un cabinet à tatouage dédié, vous n’y pénétrez que si votre visage est connu et surtout accepté. L’homme vous désigne une petite porte au-dessus de quelques marches à peine. Au-delà, l’air frais d’Edge vous dégage les poumons dans une sorte de cour aux lignes parfaites et aux contours protégés de hauts murs partiellement décorés de verdure.
Le jardin d’ambiance donne sur une belle maison basse de tradition Wutei. Une petite femme aux longs cheveux s’avance, elle glisse de ses pieds nus sur le bois. L’étroite terrasse entour la maisonnée pour que l’on puisse admirer de l’intérieur, la source extérieure. L’endroit est beau et si calme... Jusqu’à ce que vous reconnaissiez ce qu’est que cette chose que traine la femme et qui dégouline sur le parquet lustré. Elle lève la tête vers vous et vous sourit comme si elle avait la meilleure des nouvelles pour vous. C’est alors que par la tignasse, elle vous tend une tête fraichement décapitée. Cadeau de bienvenue dans la Baronnie.

Elle n’est pas folle, vous le voyez à son regard plein d’intelligence. Du moins pas de cette folie désespérée et totalement désordonnée. Vous la savez enfant Wutai au passé sombre, une famille détruite par la guerre, l’enfant semble avoir grandi dans Wall Market où elle s’est très vite fait connaître pour son implacabilité et son insensibilité dans les affaires de petite criminalité. Au point que Don Corneo à fini par la prendre à son service. Si elle n’était guère encore influente, elle était crainte. Les gens savaient que lorsqu’elle était envoyée, il n’y avait ni pitié ni pardon. Elle n’était pas, n’est pas et ne sera jamais une femme de mot, elle agit. En tout cas, elle a longtemps travaillé pour Don Corneo, elle était le prolongement de sa main gauche, son ombre sans nom... Et puis tout s’est effondré et son règne s’est déployé sur Edge avec notamment sa main mise sur la Mako Meth. Comment a-t-elle pu posséder le monopole de cette drogue ? Personne ne le sait, si ce n’est qu’elle préparait son coup depuis la nuit des temps.

Son nom est Ai, pas de prénom ni de nom, juste Ai ou alors la Baronne. Elle n’est qu’amour si vous n’embarrassez pas ses intérêts. Elle n’est ennemie ni amie de personne, jusqu’à ce que votre chemin s’oppose au sien ou inversement et ça n’est que temporaire, jusqu’à ce qu’elle vous oublie ou ne vous tue. La chute de la Shinra à servit ses intérêts, Ai en a profité pour s’établir avec son petit peuple et ses employés et pour déployer son influence sur l’ensemble de la ville et particulièrement là où la pauvreté est la plus présente. Elle joue de la dépendance que procure la Mako Meth pour, non seulement s’enrichir, mais surtout soutirer des informations et assoir son influence sur les plus grands de ce monde. Le savoir, c’est le pouvoir et ça elle en a bien conscience.

Jusqu’ici les agissements d’avalanche et de ceux qu’on appelle les « héros » n’ont fait que servir ses dessins, aussi ne s’intéresse-t-elle pas à ces petites gens-là tant qu’ils ne s’intéressent pas à elle. Ai aurait potentiellement quelques bons sentiments à leur encontre du fait des relations qu’ils entretiennent avec son peuple d’origine car là est toute la question. Si son objectif de vie reste trouble, Ai est en amour devant la souffrance. Au jeu de la manipulation, elle demeure suprême gagnante mais si cela est un plaisir, ses proches auront souvent observé que nombre de ces malheureux avaient plus ou moins un lien avec la guerre contre son pays. La vengeance peut-être pimenterait donc sa passion pour la cruauté. Ce qui est certain c’est qu’elle aime plus que tout le pouvoir et qu’elle est dotée d’un égo surdimensionné.

Ai n’est pas femme de combat, elle se fait servir sur un buffet ceux qu’elle dévore ou les fait piéger. Ce qui n’empêche pas qu’elle cache quelques petites armes par ci par là, notamment pour les hommes quelques peu trop entreprenants. D’ailleurs, il n’y a quasiment que des hommes à son service, les rares femmes de sa maisonnée sont bien mieux traitées que le reste de ses employés.