[Flashback] Come what may... until my dying day

Alors les enfants, c'est à partir de maintenant que ça devient chaud, alors il est temps d'aller se coucher. Toujours là ? Bande de petits coquins …
En parlant de coquin, la perspective de pouvoir profiter de son bien aimé en tenu d'Adam pendant une bonne partie de la journée était plutôt tentante, mais cela avait de dérangeant que d'autres personnes en seraient sûrement témoins, à moins qu'elle n'écoute son envie de le kidnapper afin de le garder pour elle toute seule dans un endroit hautement secret. Enfin, elle n'avait plus vraiment confiance en ces endroits soit-disant secrets, non … à tous les coups, des touristes allaient se pointer et les portraits des jolis fesses de son amoureux allaient s'échanger partout dans la citée l'instant d'après.

— Très tentant, sourit-elle en glissant ses mains sur le fessier de son aimé, comme elle pensait justement à quel point cela serait terrible que tout le monde puisse le voir, mais trop risqué.

Et comme il assurait n'avoir jamais eu aussi chaud, elle n'eut plus aucun scrupule à parcourir son corps du bout des doigts qu'elle avait toujours plus froid que la moyenne, même si elle avait clairement l'impression de brûler de passion à l'intérieur. Elle sentait d'ailleurs la chaleur des baisers et du souffle de son amant secret lui picoter l'épiderme partout où ses lèvres se promenaient, lui arrachant quelques soupirs de bien être et même un très discret gloussement lorsqu'elle senti ses doigts lui chatouiller les flancs. Car oui, mademoiselle était un peu chatouilleuse, c'était son secret le mieux garder puisqu'elle ne connaissait personne – si ce n'est Ardyn – qui oserait la toucher là où elle était sensible.
Bien qu'il sembla se soucier de ses caprices, ce qu'il fit suite à sa question l'empêcha de réfléchir à la question, car ce qu'il lui donnait actuellement était déjà bien plus agréable que ce qu'elle n'avait jamais ressenti. Elle se laissa surprendre par quelques frissons plus intenses lorsqu'il arriva au niveau de sa poitrine, des frissons qu'elle aurait juré être des petits coups de jus qui remontaient jusqu'à son échine, faisant se dresser les petits cheveux de sa nuque alors qu'elle avait pourtant si chaud.
Mais son amant ne s'arrêta pas là et continua doucement à descendre toujours un peu plus « au sud » et c'est lorsqu'elle croisa son regard défiant qu'elle parvint enfin à savoir ce qu'elle voulait … Qu'il ne s'en sorte pas si facilement. Il avait beau être un lion, il ne devait pas oublier qu'elle restait une lionne et il lui faudrait beaucoup plus qu'une simple crinière - aussi fascinante et soyeuse soit-elle - pour qu'elle se laisse si facilement mener. Lui rendant un regard joueur, elle glissa doucement deux doigts sous son menton pour qu'il redresse la tête.

— J'ai bien une petite idée …

Attrapant son menton pour l'inciter à remonter un peu, elle ne le laissa pas reprendre place au dessus d'elle, le poussant de l'autre main au niveau de l'épaule pour le basculer sur le côté et prendre le dessus à son tour. Ses genoux encadrant ses hanches, elle l'observa alors de ce regard velouté, comme s'il était une proie délicieuse qu'elle s'apprêtait à déguster. Elle se pencha à peine au dessus de lui en glissant à nouveau ses doigts contre ses côtes en une caresse légère, et comme il avait demandé un peu de fraîcheur tout à l'heure, elle avait usé de sa magie pour les rendre aussi froids que la neige. Se penchant un peu plus, elle déposa ses lèvres dans le cou de son aimé, laissant sa langue glisser le long de sa jugulaire avant de le mordiller, remontant ses mains glacés sur son thorax, non sans lâcher un nouveau rire discret et chaud au creux de son oreille.

— As tu assez de fraîcheur, amour? Murmura-t-elle avant de lui mordiller le lobe de l'oreille alors que l'une de ses mains gelée rebroussait chemin pour glisser jusqu'à son abdomen, poursuivant son chemin jusqu'à l'aine de la bien heureuse victime.    
 

Il lui semblait à l'instant que rien ne pourrait facilement venir à bout du feu du désir de son aimé et ce n'était pas vraiment le but de sa manœuvre de toute façon. Même si la plupart des gens n'appréciaient pas beaucoup le froid, que ce soit dehors ou en se faisant geler une partie du corps, Gentiana savait, en tant que prêtresse de Shiva, que la glace pouvait avoir quelque chose de plaisant et elle avait d'autant plus confiance en cette conviction que son bien-aimé était un homme de goût et qu'il n'était sûrement pas tombé amoureux d'elle pour rien. C'est vrai, il serait bien malheureux pour lui de s'éprendre d'une prêtresse de Shiva et de redouter les pieds froids. Toujours est-il que Gentiana savait tourner sa particularité à son avantage, même si le simple fait de le faire frissonner l'amusait déjà beaucoup, au-delà de lui donner du plaisir. Un peu sadique la demoiselle, mais il le lui rendait bien à lui mordre si souvent les lèvres, chose qu'elle appréciait, mais elle allait finir par les avoir toute gercées si il continuait comme ça !

— Tant mieux, car ce n'était pas le but, bien au contraire … Mais si c'est trop, je vais tâcher de mettre la barre un peu moins haute …

Elle lui redonnerait un coup de gèle au moment où il s'y attendrait le moins, juste pour l'embêter … mais il ne faudrait pas que cela en devienne désagréable non plus, il lui fallait savoir trouver le juste milieu entre ses jeux taquins au soupçon de sadisme et un plaisir pleinement partagé. D'ailleurs, prenant bien compte de la réponse de son aimé, elle fit taire sa magie glaçante, bien que ses doigts restèrent froids et remonta sa main vers le nombril de son aimé sans oser toucher quoi que ce soit de plus intime : déjà parce qu'elle devait avoir les mains trop froide et elle ne voulait pas le faire bondir de déplaisir et aussi parce que malgré son regard et ses gestes taquins qui lui donnait l'air très assuré, et bien … elle n'avait encore jamais approché de sa vie cette chose-là et l’éducation sexuelle n'était vraiment pas le fort des prêtresses de Shiva. De ce fait, elle savait très bien comment donner du plaisir à une femme, mais avec un homme … ce n'était pas pareil, évidemment. Tout ce qu'elle savait, c'était que c'était sensible et fragile, alors elle ne voulait pas faire de faux pas, ce serait bien embêtant.

En tout cas, ses caresses n'avaient apparemment vraiment pas déplu à son aimé malgré le froid et ce dernier vint la surprendre en agrippant soudainement ses fesses avec fermeté et ses mains lui semblèrent encore plus chaude que précédemment. Il accompagna son geste d'un aveux qui attisa le sourire joueur de la prêtresse qui, même si elle nourrissait un peu le même sentiment, venait de ressentir une envie irrésistible de se jouer un peu plus de lui. Elle prit cela comme un défis, d'autant plus lorsqu'il assura finalement qu'il teindrait pour « la bonne cause » tout en faisant son possible pour la faire craquer de son côté. Il voulait jouer à ça ? Avec une prêtresse de Shiva, ces maîtresses dans l'art de l’abstinence – enfin cela se rapprochait de plus en plus de la légende urbaine, il n'empêche qu'elles, enfin Gentiana en tout cas, avait une remarquable maîtrise de soit.

— serait-ce que c'est un défis … ? Penses-tu seulement être à la hauteur, amour ?

Il avait tout de même de très bonnes cartes en main entre sa prise sur le fessier de la demoiselle et cet art qu'il avait de la faire frissonner à chacun de ses baisers brûlants qui lui picotaient l'épiderme. Un très léger rire lui échappa d'ailleurs pour accompagner celui de son fauve d'amant qui avait à ses yeux de plus en plus l'aspect d'un lion, sûrement à cause de sa voix ronronnante et de ses cheveux ébouriffés qui la chatouillaient quand il venait nicher son visage dans son cou. Comme il se redressait, elle passa sa main contre sa nuque pour l’encourager à continuait alors qu'elle en faisait de même, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent tous les deux en position assise. Étant sur les jambes de Ardyn, Gentiana le surplombait légèrement et elle en profita pour venir lui dérober de nouveaux baisers ainsi que des caresses fermes semblables à un massage dans le dos. Elle les glissa jusqu'à ses reins en rapprochant subtilement son bassin du sien sans pour autant franchir le pas … Non, elle voulait qu'il soit le premier à craquer et pour cela, elle glissa à nouveau ses lèvres dans son cou pour venir le mordiller au niveau de la jugulaire tout en jouant de sa lange dessus et en poursuivant ses caresses.  
 

La lueur de la chandelle qu'elle avait eut la bonne idée d'allumer – et elle s'en félicitait grandement, car cela aurait été bien dommage de ne pas pouvoir voir distinctement le corps et les yeux ambrés de son aimé pendant cette étreinte – semblait sublimer la couleur des prunelles de son amant, ainsi que celle de ses cheveux si particuliers. Elle ne se lassait pas de l'admirer sous cette lumière tamisée, ce qui la tirailler d'un cruel dilemme entre le regarder et l'embrasser. Pour résoudre se conflit, elle devait se contenter d'un peu des deux en se confortant dans l'idée qu'elle avait encore bien des années devant elle pour profiter de ces deux choses à la fois.
Elle fut un peu déçue qu'il avoue si vite son infériorité – tout à fait évidente – car cela retirait tout son challenge au jeu, mais d'un autre côté, cela flattait son ego qu'elle n'avait de cesse de laisser gonfler à mesure qu'elle le fréquentait. Comme il venait donc de lui faire cette fleur, elle répondit par un sourire tendre.

— Un jour, peut-être …

Elle s'en sortait bien pour une femme qui avait entraîné son amoureux dans des sources chaudes et qui s'était ensuite impatientée ouvertement à cause de ses vêtements bien trop difficiles à retirer à son goût ! En soit, elle avait peut-être déjà perdu, enfin en partie, mais il ne semblait pas s'en être rendu compte, alors elle n'allait certainement pas lui faire remarquer. Ou peut-être qu'il était beaucoup trop généreux et gentil pour lui retirer cette victoire … ce qui ne serait pas très étonnant non plus ! Son fauve était un véritable agneau. Enfin, là, c'était bien le côté fauve qui prenait le dessus alors qu'il la basculait à nouveau sur le côté pour reprendre le dessus et elle le laissa sagement faire par souci d'équité … et parce qu'il fallait bien l'avouer : elle aimait autant le dominer que le sentir au-dessus d'elle. C'était soit satisfaire son besoin de contrôle, soit prendre le temps de savourer la plus douce des chaleurs humaines et la sécurité que cela lui inspirait.
Se cambrant docilement sous le geste de son amant, elle avait légèrement relevé les genoux contre ses hanches et glissé ses mains dans ses cheveux alors qu'il retournait combler sa poitrine de délicieux baisers qui la faisaient toujours frémir et même tressaillir de bien être – surtout lorsqu'il eut la merveilleuse idée de la mordiller juste là. Et puis il remonta pour lui dérober un baiser un peu plus langoureux où leur langues se rencontrèrent avec avidité et cette instant sembla durer plusieurs merveilleuses minutes alors qu'elle sentait un picotement étrange envahir son bas-ventre. Peut-être bien que c'était elle qui allait craquer, finalement … Car elle avait terriblement envie d'en sentir plus.

A l'occasion d'une nouvelle tendre pause au milieu de leurs échanges passionnés, elle plongea à nouveau pleinement son regard dans le sien. Cette fois, elle ne feint pas la moindre prétention devant la déclaration dévoué de son bien aimé, se contentant de caresser doucement ses lèvres du bout de ses doigts qui s'étaient finalement réchauffés à force de caresses. Elle le regardait avec une telle tendresse qu'elle semblait vouloir le rassurer.

— Tu n'auras pas à en arriver là, je ne compte aller nulle part sans toi … mais j’apprécie l'intention.

Disant cela, elle se rendit compte qu'elle tentait autant de se rassurer elle-même que lui, car elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce détail … Elle avait grandit avec la conviction qu'elle ne connaîtrait jamais la vieillesse. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle était convaincue qu'elle mourrait jeune, mais elle avait toujours su au fond d'elle qu'elle n'aurait pas une très longue vie. Ce sentiment ne l'avait jamais dérangé … jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse de Ardyn Izunia. Avant de le connaître, elle était une jeune femme très sereine et stoïque, elle n'avait pas véritablement peur de quoi que ce soit, malgré quelques aversions qu'elle savait plutôt bien gérer – ou éviter. Mais voilà : tout était différent maintenant. Elle avait peur de le perdre, peur qu'il lui arrive le moindre mal … Elle avait peur de ne pas avoir suffisamment de temps à ses côtés.

Mais ces sombres pensées ne la traversèrent pas plus d'une seconde, car ils avaient bien mieux à faire ! D'ailleurs, elle n'aurait de toute façon pas pu y penser plus longtemps, car les doigts de son amant venait une nouvelle fois de caresser son corps, sans hâte, mais sans non plus s'attarder autant que les autres fois. Elle les sentit alors glisser jusqu'à son intimité et se contenta de fermer doucement les yeux en poussant un léger soupir de bien être, remontant un peu plus ses genoux contre les hanches de son bien aimé.
Ses douces caresses cessèrent un peu trop vite à son goût, mais ce fut une très moindre déception étant donné qu'il n'avait cessé son geste qu'afin de mieux craquer pour eux-deux. Elle fut un peu surprise par la sensation mais eut très vite fait de se dire qu'elle avait bien fait de se pas croire une de ses plus vieilles aînés qui lui avait un jour appris que cette pratique était douloureuse, sale et écœurante … car cela lui paraissait définitivement tout le contraire. C'est donc sous l'effet de cette très agréable surprise qu'un très discret gémissement aigu lui échappa, se mêlant à celui, plus rauque, de son amant. Elle le tenait maintenant fermement au niveau de la nuque comme son visage était enfoui dans son cou et son cœur s'était subitement emballé, lui donnant plus que jamais l'impression d'un feu intérieur.

Dans cette maison familiale où personne ne connaissait leur secret, la discrétion était de mise, ce qui était bien plus facile à dire qu'à faire alors que ces deux fauves rivalisaient d'ingéniosité pour continuer à se chamailler d'une manière plus jouissive – dans tous les sens du terme – que jamais. C'est d'ailleurs à la fin du deuxième round que, dans un élan de passion, Gentiana avait fait une fois de plus rouler son amant et cela fut sans doute avec un peu trop de ferveur – ou peut-être parce qu'il avait décidé de ne pas se laisser faire – car il y eut un tour de trop le couple se retrouva par terre, Gentiana en dessous qui ne s'était étonnamment pas fait mal – l'adrénaline, sans doute, elle allait sûrement le sentir passer au petit matin. Son amant était sur elle et dans une tentative d'empêcher la chute, ils avaient emporté la couverture qui leur tomba dessus également. Gentiana s'était immobilisée, alerte, elle avait posé son indexe sur la bouche de son amant pour tendre l'oreille en tentant de calmer sa respiration encore effrénée.

— Tu crois qu'ils nous ont entendu … ? Demanda-t-elle après un moment, ce fut avant d'entendre l'écho lointain d'un ronflement.
 

Ce n'est qu'après avoir partagé son inquiétude avec elle que son amant pensa à retirer le doigt qu'elle avait posé contre ses lèvres, non sans jouer la provocation en le mordant, ce qui semblait définitivement être devenu une habitude pour lui. Malgré l'urgence de la situation, elle ne put s'empêcher de sourire devant ce geste, mais elle eut ensuite le réflexe de tirer sur la couverture pour se couvrir la tête, juste au cas où. Heureusement, ils étaient tombés du « bon côté » du lit, c'est à dire à l'opposé de la porte et il faisait assez sombre – maintenant que la chandelle s'était éteinte – pour qu'on ne la voit pas même par en dessous. De toute façon, son Sauveur bien-aimé avait eut la présence d'esprit de se redresser pour attirer une fois de plus l'attention sur lui, mais Gentiana ressentit un étrange embarra – au delà de l'angoisse de se faire prendre en flagrant délit – lorsqu'elle entendit la voix de Rygdea, d'autant plus qu'il avait l'air sincèrement inquiet pour son frère, chose qu'il ne manifestait que rarement.
Son cœur manqua un battement quand Ardyn prit la parole à son tour sans chercher une seconde à nier qu'il était en bonne compagnie, elle l'aurait bien frappé sur le coup, mais étant donné la réaction de Rygdea suite à cela, elle se dit finalement qu'il avait eu une bonne idée … Enfin, cela risquait de susciter bien des questions et autres soupçons par la suite …

Gentiana attendit un moment sous la couverture après avoir entendu la porte se refermer et ce n'est que lorsque son amant secret poussa ce soupir de soulagement qu'elle repoussa l'étoffe pour dégager son visage. Elle reçu presque aussitôt un baiser emprunt de la même passion dont elle avait fait preuve la fois où ils avaient failli se faire prendre dans la salle communale, cinq minutes à peine après leur premier baiser. Ils avaient décidément des mœurs bien dangereuses. Ce n'est qu'après qu'il s'enquit finalement de son état, ce qui la fit sourire avec tendresse alors qu'elle caressait doucement sa joue en repoussant quelques mèches de cheveux vagabonde.

— Non, rien de cassé, rassures-toi. Tout en le regardant à travers la pénombre, elle passa son pouce contre ses lèvres. On dirait que Rygdea s'inquiétait sincèrement pour toi … tu crois qu'il va parler de ça à tes parents, demain ? Enfin ... tout à l'heure ...

A mesure qu'elle avait appris à connaître Ardyn, Gentiana avait commencé à trouver de plus en plus triste que les deux frères ne soient pas plus proches. Elle comprenait un peu la démarche de l'aîné, mais il fallait bien avouer qu'elle ne l'approuvait pas vraiment … Il voulait que son frère soit indépendant, il voulait l'encourager à sortir de son ombre, mais elle trouvait que le repousser comme il le faisait n'était pas la meilleur solution. Rygdea n'en parlait pas vraiment en ces termes, mais elle savait que s'il était si critique à l'égard de son frère c'est parce que ce comportement avait dû beaucoup le blesser et qu'il cherchait maintenant à s'en protéger.

— Tu sais, je pense qu'il serait vraiment heureux de pouvoir partager plus de choses avec toi … faire des trucs de frère.

Rien de tel que l'oreiller pour convaincre un homme.
 

Lorsqu'il évoqua la conviction du cadet à penser que son aîné était un véritable coureur de jupon, Gentiana avait haussé un sourcil inquisiteur en lui gelant très légèrement les lèves du pouce. Elle avait assez vite découvert que cela n'était pas vrai et en était venue à la conclusion que Rygdea avait simplement déduis cela face aux habitudes théâtrales de son frère qui pouvaient effectivement porter à confusion. Cependant, elle pouvait bien se permettre de garder quelques soupçons à son égard, au moins pour le plaisir de l'admirer à tenter de se justifier … ou de le châtier pour jouer à un jeu risqué.

— Hm, oui … Il m'en a parlé. Je me demande bien pourquoi il pense cela de toi … ?

Le fait est qu'elle ne lui avait jamais vraiment posé de question sur ses potentiels fréquentations, car ses allusions, venues très simplement dans leurs conversations, l'avaient naturellement conforté dans l'idée que la seule personne à avoir suscité son intérêt avant elle était Heda et ils étaient enfants à l'époque, si elle avait bien compris. Il ne l'avait pas non plus interrogé sur la chose non plus d'ailleurs, son statut de prêtresse devait suffire à lui répondre … Enfin, jusqu'à ce soir où il s'était justement inquiété des mœurs de sa chère et tendre après la scène des sources chaudes.
Mais il s'inquiéta à nouveau de son état, non sans tenter de relancer leurs ébats par des allusions plutôt alléchantes.

— Tu vas finir par me faire regretter de ne m'être rien cassé … Murmura-t-elle contre ses lèvres avant de lui dérober un tendre baiser.

Elle ne s'était donc pas fait mal à priori et même s'il y avait support plus confortable que le planché de son bien aimé, elle devait bien avouer qu'elle aimait assez cette situation simple et intime, car elle pouvait toujours sentir sa peau nue contre la sienne et son corps chaud au dessus du sien la confortait d'une chaleur protectrice dont elle se sentait doucement devenir dépendante. Elle commença à se dire qu'ils devraient toujours se donner le temps de se mettre dans cette position pour discuter de choses et d'autres à l'avenir, mais pour cela, il faudrait qu'elle se résigne à vraiment le kidnapper loin, très loin d'ici … très loin de tout.
Même s'il était clair que de son côté, il n'aurait pas été contre reprendre les réjouissances sans plus de papote, il accepta tout de même de parler un peu du cas de son cadet avec qui il entretenait une relation particulière. Il semblait toujours avoir peur de lui nuire en le fréquentant de trop près … pourtant, il n'avait pas peur avec elle. Il faut dire aussi que même lorsque leur relation serait officialisé, elle n'aurait jamais à craindre de vivre dans son ombre, même si elle perdait à jamais son statut de prêtresse pour devenir « femme de » Gentiana avait toujours était « une femme de l'ombre » et c'est ainsi qu'elle aimait vivre. Pour Rygdea, en tant que cadet, elle voulait bien comprendre que ce soit très différent, mais elle trouvait Ardyn un peu excessif. Elle sourit donc avec gratitude lorsqu'il accepta de réfléchir à la question – même si ça ne serait pas pour ce soir, de toute façon ce n'est pas non plus ce qu'elle demandait. En tout cas, elle veillerait à ce qu'il tienne parole !

D'ailleurs, Ardyn sembla vouloir jouer là-dessus en laissant la prêtresse croire qu'il pourrait bien faire passer cela en priorité, c'est à dire, avant elle. Sur le coup, elle avait plissé les yeux sans perdre son sourire et puis elle l'étira d'un air taquin avant de devoir difficilement réprimer un léger gloussement quand il vint la chatouiller. Il commençait à bien trop la connaître, c'était mauvais pour elle … mais en même temps si rassurant.

— Ne faisons pas de jaloux, et son sourire s'élargit alors qu'elle se rendait compte de ce qu'elle était en train de dire, invitons-le plutôt à certaines de nos activités : une pierre, deux coups.

Elle n'avait pas précisé les quels, sont amant pourrait bien en déduire ce qu'il voulait, elle n'avait rien dit de répréhensible. Cela n'avait d'ailleurs même pas été son intention au début, mais en se rendant compte de l’ambiguïté de la phrase, elle avait choisit de l'assumer jusqu'au bout, non sans une certaine malice à l'idée de découvrir sa réaction.  
 

Cette Heda semblait vraiment les avoir marqué tous les deux … mais elle trouva plutôt amusant – bien qu'elle ne le montra pas – cette manie qu'ils avaient de se renvoyer la balle concernant cette charmante jeune femme. Ardyn semblait penser que son frère restait marqué par cette histoire, et Rygdea pensait la même chose de son aîné … Une chose était certaine, ils semblaient définitivement avoir les mêmes goûts en matière de femme et être considéré comme un simple « genre » aurait pu la vexer si elle ne connaissait pas mieux son amant secret. Enfin, ça la vexait quand même un peu. Malgré l'évocation de la femme qui avait provoqué chez elle sa première bouffée de jalousie, on peut dire que Ardyn Izunia c'en était bien sorti et c'est un sourire plus tendre que jamais qu'elle lui adressa lorsqu'il s'excusa de ne pas être plus intéressant à ce sujet.

— J'aime que tu sois ennuyeux à mourir à ce sujet … Et elle l'embrassa tendrement à son tour, et le froid de son touché commença doucement à disparaître, car même si elle se doutait très bien qu'il n'y avait rien de plus, cela faisait toujours plaisir de l'entendre confirmer de sa bouche.

Elle s'en rendait bien compte, sa possessivité n'allait pas en s'arrangeant et si elle parvenait à présent à penser à Heda sans trop ressentir d'animosité – parce que ce qui comptait, c'était les sentiments actuels d'Ardyn et elle n'avait aucun doute dessus – elle se demandait quand même comment elle pourrait réagir en apprenant qu'il avait déjà été intime avec quelqu'un d'autre avant elle. Elle était bien égoïste pour une prêtresse – c'était sa faute à lui aussi – mais elle aimait vraiment cette exclusivité absolu.
Regrettant donc de ne pas pouvoir bénéficier de ses talents – et ce n'est absolument pas à son don de guérisseur qu'elle pensait en ces termes – son aimé lui souffla l'idée de simuler. Elle prit alors un air innocent, mais un éclat d'intérêt avait ravivé son regard.

— Hm, ce n'est vraiment pas mon genre ... mais tout bien réfléchi, je crois que tu m'as fais mal en me mordant le doigt … Dit-elle en montrant l'indexe victime. A quelle genre de compensation ai-je droit pour cela ?

Mais la tête qu'il fit après son allusion aux mœurs douteuses aurait presque valut la compensation pour un tel préjudice et elle ne put d'ailleurs pas s'empêcher de rire. Elle se demandait quelle genre d'image il pouvait avoir dans la tête à cet instant mais malgré la virulence de la provocation, il parvint envers et contre tout à garder le panache qui le caractérisait en répondant très calmement, malgré une petite morsure dans le cou qui la rendit plus envieuse qu'autre chose. Un frisson la fit légèrement tressaillir lorsqu'il caressa une de ses hanches, appréhendant l'espace d'un instant qu'il revienne la chatouiller. Comme elle était vulnérable dans cette position … c'était d'autant plus parlant qu'elle se sente autant en sécurité ainsi.

Outre les plaisanterie, il fallait bien avouer que Ardyn avait raison … pour leur bien, il était préférable que personne, même leurs amis proches, ne sachent la vérité, ils ne pouvaient donc pas se permettre que Rygdea le découvre, surtout qu'elle n'était pas sûr qu'il le prenne bien. Elle aimait se conforter dans l'idée qu'il avait tourné la page depuis le jour où il lui avait avoué qu'il l'aimait et qu'elle l'avait éconduit de la manière la plus douce possible, mais elle n'en était pas vraiment sûre … Cela remontait pourtant bien à deux ans maintenant.
C'est pourquoi la dernière proposition de son amant lui paru en fait plutôt intéressante. Bon, elle n'irait peut-être pas jusqu'à pousser une de ses sœurs dans ses bras – enfin ça ne devrait pas en déranger certaine apparemment – mais arranger des rencontres, ça ne serait pas un mal ! Alors que son aimé riait donc de sa proposition qu'il ne devait pas avoir lancé au sérieux, Gentiana sembla sérieusement réfléchir à la question.

— En fait, c'est plutôt une bonne idée. Dit-elle très sérieusement. Tu devrais te renseigner auprès du Roc pour connaître la prochaine date … mais Rygdea ne voudra sûrement pas y aller si ça vient de toi … Hm. Il faudrait demander à une des prêtresses de l'inviter … en fait, je suis un peu étonnée que personne n'ai pensé à le faire avant. C'est peut-être parce qu'il ne fait partie d'aucun temple …

Si Rygdea prenait part à ce genre d'activité et se trouvait quelqu'un, là, elle serait certaine qu'il aurait bel et bien tourné la page.  
 

On peut dire qu'il savait s'y prendre pour se faire « pardonner » et pour elle il n'y avait pas photo : elle préférait de loin cette technique de soin plutôt que son don divin, surtout que cela ne lui provoquerait aucun retour de flamme. Elle avait donc esquissé un léger sourire entre amusement et désir, bien qu'un net regret commençait à se faire sentir.

— Plutôt satisfaite … mais la prochaine fois j'essaierais de me faire mal ailleurs …

On ne dira pas où, mais elle avait déjà quelques idées en tête. Enfin, heureusement, elle n'avait pas non plus besoin de se blesser pour bénéficier de ce genre d'attention en générale, même si pour le moment, la reprise de ces activités semblaient être un peu mise de côté. Elle en était un peu responsable, elle avait pensé que leur intimité lui permettrait de mieux convaincre son amant, mais elle n'avait pas calculé que ce serait au prix de toute la tension torride qu'ils s'étaient donnés du mal à instaurer sans être dérangé.

Elle qui s'amusait parfois des allusions intentionnelles ou non qu'elle pouvait faire venait de recevoir un petit retour de flamme inattendu. Apparemment, son amant secret avait bien mal interprété ses réflexions, ce qui la surprit un peu, mais finalement c'était de bonne guerre … Elle se doutait que, tout comme elle, il lui faisait confiance, mais cela ne l'empêchait pas, elle, de toujours avoir des doutes au sujet de Heda et lui de se poser des questions sur ses activités au seins du temple de Shiva … ou à l'extérieur.
Elle prit le temps de l'observer calmement l'espace d'un instant et passa doucement sa main dans ses cheveux en bataille comme si elle s'était mise en tête de replacer chaque mèche de cheveux à une place précise, et ce, avec beaucoup de minutie. Après un instant, elle sourit tendrement, paisiblement.

— Idiot … murmura-t-elle comme un « je t'aime ». C'était une simple supposition, je t'ai déjà dis que je n'avais jamais participé à ça, tu ne me fais pas confiance ? Les seules personnes avec qui j'ai jamais partagé un bain sont mes sœurs et même si les rumeurs qui circulent là-dessus ne sont pas tout à fait fausses, je n'ai personnellement jamais été très loin … Cela fait même plusieurs années que l'on ne m'a même pas frotté le dos. Elle marqua une pause, elle le regardait toujours et avait commencé à passer ses doigts sur les différents traits qui marquaient le visage de son amant : sa mâchoire, ses lèvres, son nez … comme si elle essayait de l'apprendre par cœur pour pouvoir le sculpter ensuite. Mais tu as peut-être raison, ce n'est sans doute pas le meilleur moyen de rencontrer quelqu'un pour une relation sérieuse … Elle se redressa alors légèrement pour l'embrasser, d'abord sur la bouche, puis au niveau et la mâchoire jusqu'à descendre dans son cou. Oublions ça pour le moment … Murmura-t-elle contre son cou en caressant ses côtes du bout des doigts, presque pour le chatouiller. Tu veux bien qu'on remonte dans le lit … ?
 

Heureusement, même si son amoureux n'était pas dépourvu d'une petite dose de saine jalousie, il n'était pas de ce genre possessif qui pousse à la mauvaise foi et à la constante suspicion, si bien que la brève mise au clair de la prêtresse suffit à le rassurer. Était-ce si niais de sa part de penser qu'il était l'homme parfait ? Peut-être, il n'empêche qu'elle se pensait parfaitement objective là dessus et elle l'était sûrement. Non mais franchement … quel homme : beau, bon amant, drôle, non seulement il n'était pas très susceptible, mais en plus, même lorsqu'elle parvenait à le vexer il ne le restait pas longtemps. Sans compter qu'il était toujours au petit soin, qu'il avait juste ça de jalousie pour qu'elle se sente flattée sans que cela ne devienne invivable. La seule corde qui manquait à son arc était un don en cuisine et encore, elle n'en savait juste encore rien à ce sujet ! Un oiseau rare, je vous dis.

Et d'ailleurs, en parlant du fait qu'il n'était pas difficile à dérider, il reprit rapidement son sourire en évoquant une partie des bienfaits d'un bain à deux et Gentiana sourit à son tour avec tendresse, le contemplant toujours comme s'il était un joyeux aussi rare que précieux qu'elle découvrait pour la première fois.

— Hm … j'aime autant que personne ne le fasse … si ce n'est toi.

Gentiana avait toujours aimé les bains, ils avaient une grandes place au sein du temple de Shiva, mais aujourd'hui, elle commençait à en désirer dans un tout nouveau genre. Une simple baignoire, juste assez grande pour eux-deux, avec de l'eau bien chaude plutôt que la glaciale dont elle avait l'habitude. Elle pourrait alors se reposer contre lui et profiter de divers massages et autres cajoleries … il lui inspirait décidément des désirs bien peu raisonnables pour une prêtresse, elle allait vraiment finir par avoir des goûts de luxe.

Étant tous les deux d'accord pour oublier leur précédente conversation pour le moment – parce que bon, ils avaient quand même autre chose à faire que de planifier l'avenir conjugale du cadet – son amant commença à se tortiller pour les dégager de la couverture dans laquelle ils s'étaient enroulés sans trop qu'elle ne sache comment. Elle émit un léger rire en le regardant faire, surtout lorsqu'elle était parvenue à le faire frémir sous ses caresses chatouilleuses et gloussa à nouveau lorsqu'il la porta, tel le prince charmant qu'il était, pour la déposer dans le lit avec délicatesse – et elle appréciait le moelleux du matelas et des oreillers – avant de venir la rejoindre en les drapant de la couverture.
Comme il avait promis des représailles, elle avait eu vite fait d'attraper ses mains pour entrelacer ses doigts aux siens, presque l'air de rien, venant l'embrasser pour faire diversion. Le corps de son amant contre le sien, tout deux protégés par une simple couverture … pourquoi cette simple situation lui donnait un si fort sentiment de sécurité ? Elle était si bien … étaient-ils vraiment obligés de sortir de là un jour ?

— J'ai toujours pensé que je vivrais à jamais seule pour Shiva et que cela me conviendrait parfaitement … Jamais je n'aurais imaginé que c'était possible de se sentir aussi bien … Je plaindrais presque tous les autres qui n'auront jamais la chance de t'avoir comme je t'ai … mais je crois que tu m'as rendu beaucoup trop égoïste et contente de mon sors pour ça.
 

La tendresse de son sourire semblait indélébile alors qu'elle le regardait avec toujours autant d'émerveillement et qu'il lui faisait quelques confidences empruntes de louanges en retour des siennes. Elle sentit alors son cœur se soulever d'un sentiment étrange, bien que cela ne soit pas la première fois, cela l'étonnait toujours et elle se demandait à chaque fois si ce n'était là le premier signe d'un malaise ou d'un quelconque cas clinique du genre. Mais non. Cela arrivait à chaque qu'elle se rendait compte de la chance qu'elle avait d'aimer à ce point et d'être aimé tout autant et à chaque fois qu'elle réalisait cela, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si tout ça était bien réel … si il était bien réel. Mais ses baisers et ses doigts entrelacés aux siens lui prouvaient bien que oui.

Elle sentait que le secret de leur relation allait être encore plus difficile à porter qu'elle ne l'avait estimé, pourtant, elle avait toujours eu parfaitement conscience de la situation et de tout ce que cela allait impliquer … mais elle était alors encore assez loin de s'imaginer que se retrouver ainsi avec lui pourrait être à ce point agréable. Elle ne pensait tout simplement pas cela possible.
Comme s'il lisait dans ses pensées, il évoqua alors la possibilité de quitter la maison familiale, ce qui, même si cela ne les préserverait pas de tous les risques, pourrait tout de même faciliter leurs rencontres, ou en tout cas leur déroulement.

— Cela changerait au moins le fait que l'on pourrait faire tout le bruit qu'on veut … enfin, à condition de ne pas avoir des voisins trop proches. Il faudrait que ce soit une petite maison à l'écart de la citée … que les gens ne pourraient pas trouver facilement. Elle lui rendit l'étreinte qu'il avait raffermit sur ses doigts, comme pour le rassurer, avant de se libérer une main pour la lui passer dans les cheveux et de poser sa tête contre le haut de thorax. Là, elle ferma les yeux un instant pour écouter son cœur battre, un son qui lui semblait particulièrement précieux. Je suis désolée de nous imposer cela … confia-t-elle en levant les yeux vers lui et en glissant doucement ses doigts le long de sa mâchoire jusqu'à sa clavicule, en passant par son coup. Mais cela serait vraiment pire si on nous découvrait … On ne pourrait plus du tout se voir … à moins que l'on ne s’enfuie tous les deux sur une île déserte, ce qui pourrait être interprété comme plutôt déraisonnable … Et puis cela nous obligerait à prendre un bateau et je dois te faire l'aveu que je n'aime pas trop ça …

Si elle commençait à faire ce genre d'aveu, c'est qu'elle avait vraiment franchi un cape ! Enfin, elle ne lui avait toujours pas révélé son aversion des ballades à dos de chocobo, mais cela ne saurait plus trop tarder à présent. Qui sait, peut-être que lui et Aquilon allaient parvenir à lui faire changer d'avis, vu qu'elle les aimait beaucoup tous les deux … un plus que l'autre, évidemment, mais ne le dite pas au deuxième, il risquait d'être triste. C'était l'amour, ça : tout vous semble plus beau, surtout au début. Elle qui était souvent agacée par la fougue et l’excentricité de sa mère, elle espérait maintenant que son couple avec Ardyn garderait autant sa fraîcheur que celui de ses parents à leur âge. Elle n'en doutait pas.

— Cela me fait penser qu'il fallait que je te parle de quelque chose … le mois prochain ce sera la période du confinement méditatif au temple de Shiva … cela dure environs deux semaines pendant lesquelles nous n'avons pas du tout le droit de sortir et où nous passons notre temps à méditer et à prier. Cela est censé nous rapproché de Shiva et nous offrir quelques révélations …

Elle préférait le prévenir tout de suite, soit pour qu'ils compensent le temps qu'ils allaient perdre pendant ces deux longues semaines, soit pour qu'ils trouvent une solution … un clone pour la remplacer au temple par exemple, quelque chose comme ça. Comment ça, ce n'était pas réaliste ? Dans deux-mille ans cela le serait !
 

Si elle se retenait ? Sûrement un peu. Elle n'était certes pas du genre à crier plus que nécessaire mais elle ne laissait pas libre cours à toutes les envies qui pouvaient lui passer par la tête, notamment en terme de surprises qu'elle pourrait réserver à son bien aimé. Elle avait notamment renoncé à lui geler son joli derrière un peu plus tôt alors qu'ils étaient encore en plein émois. Elle lui adressa alors un regard énigmatique en imaginant tous les coups du genre qu'elle pourrait lui faire si elle n'avait plus la crainte d'alerter quelqu'un. Sadique ? Un peu, oui, mais elle avait bon espoir que ces coups bas leur soient malgré tout agréables à tous les deux.
Il l'aida ensuite à déculpabiliser, car il est vrai qu'elle commençait à se sentir de plus en plus coupable de leur imposer le secret, même si cela avait tout de même quelque chose d'excitant. Ses mots furent aussi réconfortants que son étreinte, quoi que cette dernière le lui sembla un peu plus et elle lui adressa alors un nouveau sourire tendre.

— Et est-ce que tu savais, toi, que ce serait aussi frustrant … ? Personne ne m'avait prévenu, personnellement. Et puis elle réprima un sursaut en sentant ses mains sur son flanc, comme c'était sa zone chatouilleuse, mais la caresse de son aimé était finalement assez appuyée pour lui épargner un quelconque rire compulsif et elle ne laissa donc échapper qu'une légère contraction des muscles.

Personne ne lui avait dit que cela serait si agréable d'être dans ses bras et personne ne l'avait préparé non plus à la frustration que c'était de ne plus pouvoir y être pendant de longues journées. Elle dévoilait donc à nouveau un peu de sa fragilité à son bien aimé, lui faisant l'honneur de mettre un instant de côté sa fierté avec laquelle elle avait pourtant l'habitude de se draper pour ne rien laisser paraître de la moindre de ses faiblesses.
Elle sourit de plus belle en imaginant ce nounours toujours si conciliant « faire un scandale » - sûrement très chevaleresque – pour exiger récupérer sa chère et tendre. Le pire, c'est que cela fonctionnerait sûrement, il n'aurait sûrement qu'à menacer de faire la grève de son don et le tour serait joué … cela dit, cela ne serait sûrement pas très bon pour leur image et Gentiana craignait que Shiva et la Déesse ne se sentent un peu abusées. Elle sentait au fond d'elle qu'elle avait encore des choses à accomplir pour Shiva … et peut-être que même après avoir quitté le temple pour aller vivre en toute « légalité » avec Ardyn, elle continuerait encore à la servir à sa manière.

— Toi : faire un scandale … ? J'aimerais tellement voir ça … Elle avait l'air de se moquer un peu, comme s'il n'en était pas capable, mais il semblait également ressortir de sa voix qu'elle avait vraiment envie de le voir faire. Lui, proclamant un discours dramatique au pied de sa haute tour sans porte qu'il commencerait alors à démonter pierre par pierre …

Même s'il était peut-être en train de plaisanter en parlant de fuir dans le grand nord, Gentiana trouvait cela assez séduisant. Pas sérieusement, bien entendue, elle n'envisagerait jamais de fuir véritablement ainsi, mais l'idée lui plaisait assez pour qu'elle s'y projette en rêvassant.

— Hm … j'aime cette idée, avoua-t-elle sur le même ton ambiguë que son aimé, je pourrais nous construire un grand palais de glace, où nous vivrons à jamais ensemble, toi, moi et Aquilon … Enfin libérés, délivrés de nos devoirs et on ne mentirait plus jamais ... Hm. Elle sembla soudainement pensive, inspirée. Ça sonne plutôt bien ce que je viens de dire, ça pourrait en faire une chanson … Et elle lâcha un très léger rire de dérision.

Le principe de confinement méditatif semblait en général assez mystérieux, voir un peu excessif aux yeux de leurs contemporains extérieurs au temple, si bien que son aimé sembla l'associer à une punition. Elle lui répondit un sourire conciliant, car il est vrai que cette année, cela allait lui paraître comme une véritable torture … mais elle avait beaucoup apprécié cette période par le passé.

— Ce n'est pas une punition, c'est simplement cultuel. Crois-moi, nos châtiments sont autrement plus sévères que deux semaines de prière. Cela dit … c'est la première fois que je vivrai mal cette expérience …

Et comme la lionne possessive et jalouse n'était jamais très loin, elle plissa les yeux d'un air soupçonneux lorsqu'il évoqua un « moyen de supporter » cet éloignement total. Comme il avait raffermit son étreinte aussitôt après avoir dit cela, on pourrait facilement comprendre qu'il cherchait plutôt un moyen de rattraper le temps perdu … ou peut-être d'outre-passer le confinement, mais l'instinct joueur de la prêtresse la poussa à déformer un peu ses propos.

— « Un moyen de le supporter », hein ? Répéta-t-elle avec ce faux air accusateur, sans aller plus loin, le laissant se rattraper – ou s'enfoncer – tout seul. Elle glissa alors doucement une main sur ses côtes pour les caresser du bout des doigts. Et à quoi songes-tu par là, amour ?
 

C'était sûrement due au fait qu'elle l'avait longtemps vu à travers le regard un peu déformé de Rygdea, mais Gentiana s'étonnait encore lorsque Ardyn lui avouait que tout cela était nouveau pour lui et qu'il ne l'aurait même pas envisagé avant que cela ne leur tombe dessus. Si elle avait très vite compris qu'il était loin d'être un coureur de jupons, elle aurait tout de même pensé qu'il se serait un peu plus projeté dans un avenir à deux qu'elle.
Tout en continuant d'imaginer ce que pourrait donner leur « grande évasion » fantasmé, elle était bien d'accord sur le fait qu'il valait mieux que cela n'arrive jamais vraiment. Cependant, son aimé vint raviver un peu plus son imagination en l’agrémentant de l'image d'un Ardyn vêtu d'un de ces costumes colorés dont étaient habituellement affublés les bardes. Son rire léger accompagna donc le sien à l'idée d'une vie de bohème.

— Sais-tu que je joue très bien de divers instruments à corde, en plus ?

C'était décidé, leur reconversion était toute tracée ! Après tout, Ardyn était déjà une sorte de Rock Star dans sa catégorie, alors ça n'allait pas beaucoup le changer.  Comme il lui avait appris à changer sa vision de son avenir, elle commença à imaginer ce qu'aurait pu être sa vie si quelques détails avaient été différents … si elle n'avait jamais été choisi par Shiva, par exemple … peut-être bien qu'elle serait devenue musicienne, elle aimait beaucoup cela même si elle ne s'était projetée dans l'idée d'en faire sa vocation principale. En tout cas, tout autre destin n'incluant pas Ardyn lui semblait bien triste à présent.
D'ailleurs … que deviendrait-elle une fois qu'elle aura quitté le temple, si ce n'est la compagne du Sauveur ? Sûrement allait-elle se dévouer pleinement à sa cause, partageant son fardeau et l'assistant autant que possible dans la quête plutôt floue que lui avait confié la Déesse. Ou peut-être que Shiva allait lui montrer une autre voie d'ici là … Ou peut-être qu'elle allait devenir une super star de la musique, finalement …

La réponse de son amant secret lui parut ensuite bien insatisfaisante. Il n'avait finalement pas joué avec le feu – ou plutôt, avec la glace – mais il n'avait pas non plus cherché tant que ça à la rassurer, restant en fait parfaitement flou sur le sujet … du coup, elle se retrouvait un peu piégée, elle ne pouvait ni le punir, ni vraiment se montrer reconnaissante. Cependant, il n'eut apparemment besoin d'aucun de ces cas de figure pour venir reprendre un peu de leurs émois précédents en lui dérobant un baiser emprunt de passion. Elle aurait bien continué à jouer un peu plus longtemps, mais ils allaient prochainement devoir se séparer pour deux longues semaines et ce baiser venait de réveiller un désir qui n'était pas parti très loin depuis qu'ils avaient été interrompus. Un baiser en engendra donc un autre et leurs caresses se succédèrent pour mener à une nouvelle étreinte passionnée et fusionnelle. Il y eu quelques nouvelles batailles langoureuses pour déterminer lequel des deux aurait le dessus sur l'autre, mais au final, chacun eu largement sa part sans avoir à pâtir d'une quelconque défaite.
L'épuisement finit par avoir raison d'eux un peu avant les premières lueurs et c'est avec l'esprit aussi engourdie que les muscles qu'ils s'étendirent l'un à côté de l'autre, Gentiana ne tardant pas à revenir rapidement se blottir contre son amant secret. Elle avait un peu perdue de vue la réalité des choses si bien qu'elle était incapable de dire combien de temps avait duré leurs ébats et surtout si ils avaient vraiment été si discrets que ça. Cela ne lui semblait plus très important pour le moment, elle se sentait juste profondément bien alors que le sommeil la rattrapait et qu'elle y plongeait avec quiétude dans les bras de son bien aimé.

Lors de ce court sommeil, Gentiana eut le temps de faire un rêve. Elle n'en garda que peu de souvenir, si ce n'est un sentiment de bonheur et de plénitude … ainsi que le visage d'une petite fille aux cheveux de jais et aux yeux ambrés. Elle sût alors qu'au moins quelques années de bonheur les attendaient dans le futur.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, toujours bercée par la quiétude de leurs étreintes nocturnes et de son rêve, la lueur pâle de l'aube hivernale avait envahi la pièce qu'elle pouvait alors voir très clairement. Cependant, ce n'était pas vraiment la chambre qui l'intéressait le plus, mais bel et bien son occupant principale qui était apparemment encore endormi. Sans se soucier de l'heure, elle prit le temps de le regarder un moment avant d'aller nicher son visage dans son cou pour déposer un doux baiser tout frais juste sous son oreille.
 

Elle fut un peu déçue qu'il se réveille si vite, elle aurait bien aimé le voir ronchonner et maronner dans son sommeil, peut-être qu'elle aurait pu apprendre des choses … et elle aurait continué de l'embrasser jusqu'à lui geler ses jolies petites fesses pour qu'il se réveille en hurlant … Hm. Non, cela n'aurait pas été très judicieux en fait. N'empêche qu'il aurait bien mérité qu'elle lui gèle le derrière vu que la première chose qu'il trouva à dire en se réveillant fut une critique sur ses cheveux – ce dont elle s'inquiéta aussitôt en essayant de ses remettre en place sans vraiment voir ce qu'elle faisait et sa frange ne semblait plus vouloir retomber correctement sur son front. Mais bon, elle se réconfortait en se disant que ce n'était pas mieux du côté de son aimé, même si elle était certaine que le look décoiffé lui allait bien mieux à elle qu'à lui. D'ailleurs, elle fut ravie de constater qu'elle pouvait maintenant apercevoir une très légère barbe naissante sur son menton, il allait enfin arrêter de ressembler à un petit chiot trop doux.
Après une petite moue contrariée – seulement à l'égard de ses cheveux dissidents – elle décida finalement de laisser tomber l'idée de les dresser et laissa son bien-aimé s'en charger, bien qu'il n'y fit pas grand chose. Comme il réclamait d'ailleurs un peu plus de temps en resserrant son étreindre sur elle, elle avait remonté la couette pour presque les recouvrir entièrement et elle ferma paisiblement les yeux alors qu'il l'embrassait dans le cou.

— Hm … et que s'est-il passé ? Demanda-t-elle d'un air joueur. Je crois que j'ai besoin que tu me rafraîchisse la mémoire … sa taquinerie était finalement plus un appel à faire durer les choses qu'à y mettre un terme et un très léger rire discret lui échappa comme les cheveux en pagailles de son aimé lui chatouillait autant le cou que le nez. Il avait presque l'air d'avoir un vrai nid de chocobo sur la tête, si bien qu'elle tenta d'y remettre de l'ordre. Je crois n'avoir jamais aussi bien dormi … et toi ? Elle passa son doigt sur le dos du nez de son amant sur toute sa longueur. Savais-tu que tu ressembles à un véritable ange tombé du ciel quand tu dors … ? Même avec cet espèce de nid de chocobo sur la tête....

Et elle eut à nouveau ce rire doux et tendre en venant l'embrasser, comme si elle voulait s'assurer qu'il ne se vexe pas. Ce faisant, elle glissa ses doigts bien moins froids que d'habitude – comme elle avait passé la nuit au chaud contre lui – sur ses côtes en un touché léger.
 

Qu'il manque de mot, c'était parfait, elle ne demandait pas vraiment des explications orales, en revanche, c'était un peu décevant de devoir attendre une autre soirée pour cette démonstration ! Néanmoins, son projet de lui faire bénéficier d'une nouvelle soirée du genre ne sembla pas pour autant empêcher quelques tendresses matinales et elle émit un très léger rire chaud en sentant les mains chaudes de son aimé glisser sur son fessier. Ses caresses étaient une des choses qu'elle se surprenait le plus à apprécier dans leur relation, elle qui jusque-là n'aimait pas trop qu'on la touche, alors que c'était une chose très commune entre sœurs de Shiva. Peut-être qu'au fond, elle avait voulu attendre Ardyn depuis toutes ses années, car elle ne s'expliquait elle-même pas autrement pourquoi elle avait cessé du jour au lendemain d'accepter la tendresse de ses sœurs quand elle eut atteint l'âge d'environs dix-huit ans.

Son fauve d'amant secret lui mordilla à nouveau la lèvre après avoir relevé la comparaison qu'elle avait faite de lui avec un ange et ce qui avait été à la base une comparaison sans arrière pensée fut habilement détournée par son aimé. C'était leur truc, ça, de jouer constamment avec les mots de l'autre pour en tirer ce qui pouvait les arranger. Une nouveau rire léger et chaleureux lui échappa, sans doute autant causé par les mots que les baisers de son amant sur le haut de son buste – car ses cheveux en pagaille la chatouillait toujours.

— Je disais cela plutôt parce que tu as un art certain pour tomber à mes pieds … je crois que c'est la première chose qui m'a plu chez toi, juste avant ta barbe mal rasée … qui, la Déesse soit louée, est en train de repousser.

Ce n'était bien entendu pas tout à fait vrai … mais pas tout à fait faux non plus ! Cela avait vraiment fini par lui plaire cette manie qu'il avait de tomber si maladroitement à chaque fois qu'elle était dans le coin et le look mal rasé lui donnait un charme de fauve auquel elle était vraiment sensible … mais la première chose qu'elle avait aimé chez lui, en vrai … Elle ne saurait pas le dire. Peut-être ses yeux ambrés dont le regard était si transparent d'altruisme derrière ses grands airs, ou peut-être son sens du sacrifice ou son côté enfant perdu … Ou alors, c'était juste Aquilon.

Il évoqua ensuite les avantages à être un ange, notamment au sujet des ailes qui auraient effectivement pu leur arranger leurs plans de grandes évasions ! Elle ne répondit pas aussitôt à ce fantasme pour profiter des baisers qui comblaient à présent sa poitrine, lui arrachant un doux soupir d'aise alors qu'elle glissait sa main dans les cheveux en bataille de son amant. Elle répondit ensuite à son baiser passionné et profita de leur position sur le côté pour venir se coller un peu plus à lui afin de jeter un œil par dessus son épaule afin de voir son dos qu'elle caressa doucement. S'il y avait quelques cicatrices, il n'y avait pas de trace d'ailes passées ou naissantes.

— Hm, aucune trace d'ailes … juste une superbe chute de reins … Qu'elle n'avait pas eut le temps de voir de toute la soirée d'hier, dans cette histoire ! Et liant le geste à la parole, elle glissa sa main jusque sur le fessier de son bien-aimé qu'elle s'amusa à refroidir sans aller jusqu'au givre.