J’ai laissé celle que j’aimais, celle que je respectais le plus au monde, se confronter au pire. Une goutte d’eau s’échappa de la roche et rejoignit la petite flaque au-dessous. La fuite se répercuta en écho dans toute la caverne avec une voix, sa voix, un doux tintement, un murmure indistinct. Les mots se forment dans l’esprit de Vincent tandis qu’il garde les yeux rivés sur cet ange magnifique et déchue piégé dans le Cristal :
« Je suis désolée ».
Pourquoi ?LUCRECIA
Elle était frappée par sa ressemblance avec son ancien mentor, cette peau pâle, ces cheveux de jais, ces yeux pourpres.
« Vincent Valentine… » se présenta t-il, et il ne douta pas un seul instant des émotions que ce nom de famille suscita en elle.
« … au rapport, m’dame. J’ai pour mission d’assurer votre protection ». Il avait dit ces mots avec toute l’assurance de son entrainement de turk, sans bafouiller, et il s’en félicitait intérieurement. En face de lui se trouvait la plus belle femme qu’il n’avait jamais vue, et ce n’était pas faute d’en avoir croisé. Elle semblait troublée et marmonna quelques mots qu’il distingua difficilement :
« Pourquoi enverraient-ils son… » Vincent avait l’impression de l’enquiquiner en tombant comme un cheveux sur la soupe. Elle ne voulait pas d'un
bodyguard ? Aucun mots réellement échangés qu'elle le perdait déjà.
« Pardon ? » demanda t-il le plus cordialement possible, craignant de la froisser. Elle s’excusa et se justifia de façon adorable, telle une petite fille : elle n’avait tout simplement jamais eu affaire à un turk auparavant
soit disant. La belle scientifique se présenta en bonne et dûe forme, et le jeune homme perçut enfin toute la beauté et la douceur de sa voix. Alors qu’elle ponctua ce
« monsieur Valentine » d’un sourire doux à lui crever le cœur, Vincent sut à ce moment précis qu’il était tombé amoureux d’elle. Chaque jour passé à Nibelheim, il la cherchait du regard, l’observait à la dérobée et mourrait de honte chaque fois qu’il se faisait prendre la main dans le sac. Il se sentait si privilégié quand elle prenait le temps de parler avec lui, mais il semblait que ce n’était jamais le bon moment : Lucrecia avait beaucoup de travail, et mieux encore
ou pire encore, elle adorait son travail. Et puis, il y eut ce jour où il s’endormit dehors sous la brise, les bras croisés derrière la tête…
« Vincent… ? Vincent ? » murmurait cette voix douce teintée d’amusement. Il ouvrit les yeux sur ce visage angélique, et il se crut au départ dans un songe.
« Si tu dors ici, tu vas attraper froid ! » se moqua t-elle gentiment. Il était bien réveillé, tout compte fait, et elle était bien là. Ce constat le fit sursauter d’embarras.
« Pourquoi es-tu surpris ? Suis-je donc si hideuse ? » Une véritable tortionnaire en fait. « Mais, je, enfin… non… ! » bafouilla t-il,
« je suis désolé » Notez que c'est son passe-temps, avec Lucie, d'être désolé. La scientifique le taquina d’autant plus :
« et comment peux-tu être mon garde du corps, si tu dors ? » Attention, excuse bidon à l’approche :
« La brise… Je fermais juste les yeux quelques instants… ». Il fut ravi de constater que la belle brune se montra compréhensive. Même si elle voulait juste l’enquiquiner à la base, elle poursuivit d'ailleurs sur sa lancée.
« Par contre… tu es assis à ma place », reprit-elle, espiègle, histoire de le laisser encore un peu bouche bée de gêne.
Une tortionnaire, vous dis-je. Puis, elle lui présenta le panier de pique-nique qu’elle avait gardé caché derrière son dos et, comme pour s’acquitter de tous les tourments qu’elle venait de lui causer, Lucie proposa :
« Tu te joins à moi ? ». Il oublia tout le reste. Ce fut un doux moment que le bodyguard passa avec sa protégée, et où il eut un peu de temps pour apprendre à la connaître, à connaître ses goûts (elle pouvait même lui parler de science et d’expérience qu’il buvait allègrement ses paroles avec un intérêt qu’il n’aura jamais accordé à son propre père). Lucrecia était si belle, et si passionnée… elle lui aurait fait faire n’importe quoi. D’ailleurs, elle réussit même à lui arracher… une danse ! Un joli prétexte afin de l’avoir un peu pour lui, un peu dans ses bras, lui qui était si timide…
« Ce n’est pas si mal en fait », reconnut-il d’ailleurs après coup.
GRIMOIRE
Et un jour, il commit l’erreur de s’introduire dans le laboratoire de Lucrecia, mais l’intention n’était pas d’espionner, il la cherchait tout simplement. Quelle ne fut pas sa surprise de voir son père Grimoire affiché sur l’un des écrans.
« Père… ? », murmura t-il, choqué. De son vivant, le père de Vincent revêtait toutes les caractéristiques de l’homme sage et érudit. A son plus grand regret, Vincent n’avait pas la fibre scientifique, une déception que n’eut jamais à subir la mère de celui-ci, une ancienne vétérinaire que la maladie emporta alors qu’il était très jeune. C’est à cette période précise que Grimoire fut moins présent pour son fils, le jeune garçon soupçonnait son paternel de se réfugier dans la science pour pallier au manque et peut-être même faire avancer la médecine afin qu’il n’y ait plus d’autres petits Vincent sans maman dans le monde. Sur ce dernier point, le garçon s'était franchement leurré. En réalité, l’ambition de l’homme allait bien au-delà ! Grimoire pouvait se consacrer à son travail sans crainte, probablement en raison de cet accord tacite avec les parents de Veld, le meilleur ami de son fils. Les garçons étaient toujours flanqués ensemble et la demeure de Veld était devenu un peu comme une résidence secondaire pour Vince. Parmi les nombreux mystères planant autour de son père après sa mort, il y avait ses travaux de recherche, Omega, Chaos, et bien sûr, celui qui était percé à jour en ce moment : ses collègues. Lucrecia avait travaillé avec lui ! L’intéressée ne tarda pas à rejoindre Vincent au laboratoire. Et à savoir qu’il savait.
« Lucrecia ? Ce fichier ! » dit-il en désignant l’écran.
« Ça ne te regarde pas ! » « Si ! Pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu travaillais avec mon père ? », insista t-il.
« Arrête ! » le somma t-elle, bien plus en détresse que lui. Il sut qu’il y avait quelque chose qu’elle ne disait pas, et peut-être y avait-il un fond de reproche, en plus de l’incompréhension, dans ce prénom qu’il prononçait toujours avec tant d'adoration :
« Lucrecia… » « Je… c’était ma faute ! Mais je… n’ai jamais voulu qu’il meurt. Je n’ai pas pu… je suis si désolée ! » Elle prit la fuite avant même qu’il ne puisse la rassurer car il savait, il savait que jamais Lucrecia ne ferait de mal à qui que ce soit, qu’elle aurait sauvé son père si elle avait pu. Plus rien ne fut jamais comme avant depuis ce jour. Vincent s’en voulut de s’être montré si insistant, de ne pas avoir fait preuve de plus de sagesse et de patience. S’était-il un peu emporté ? Plus il y songeait, plus la réalité se déformait dans son esprit. Avait-il été injuste ? Tout compte fait, il aurait préféré ne jamais être entré dans le laboratoire à ce moment, et ne jamais avoir su. Leur destin aurait peut-être été différent ainsi ?
Je ne lui en ai jamais voulu. Je voulais juste revoir son sourire… Lucrecia ne fut plus la même, et c’est Hojo qu’elle choisit pour compagnon. Vincent ne fit rien pour l’en empêcher.
Si elle est heureuse… alors je me moque du reste.HOJO
« Est-ce vrai ? » « Qu’est-ce qui est vrai ? » Sur le visage d’Hojo, un puissant contre-jour, une ombre projetée telle qu’on ne voyait pas son visage, mais Vincent y devinait clairement l’air suffisant, même dans l’abord d’un sujet aussi grave.
« Que Lucrecia… que le docteur Crescent va prendre part à ce projet ? » Les recherches sur Jenova impliquaient l’injection des cellules de cette… soit-disant Cetra.
« C’est vrai » répondit la voix ferme de celle-ci, et Vincent fut surpris de la voir prendre de telles devants. Si
cela était effectivement vrai, il s’était plutôt attendu à ce que Hojo lui ait forcé la main. Or sa bien-aimée lui apparut... résolue, mais étrangement résolue. La science ne la faisait plus rayonner.
« Pourquoi es-tu si surpris ? » s’enquit-elle en s’approchant du scientifique, l’homme qu’elle avait choisi. Le simple mouvement de se positionner à côté de lui fendait le cœur de Vincent à chaque fois.
« C'est que… utiliser ton propre enfant… pour une expérience ? » C’est Hojo qui répondit à cela.
Nous sommes des scientifiques, était l’explication et à ce moment là, Vincent avait perdu le regard de Lucrecia. Car c’était elle qu’il observait depuis qu’elle s’était avancée dans la pièce. Ce fut d'ailleurs à elle qu’il s’adressa, perdu, hésitant.
« Mais… » « Mais quoi ? Si tu as quelque chose à dire, vas-y » lui rétorqua t-elle sèchement.
« Es-tu… Es-tu sûre ? C’est vraiment ce que tu veux ? » « Suis-je sûre ? Sûre ? Si ça ne concerne que moi, alors oui, j’en suis sûre ! », la virulence de ses mots lui fit baisser le regard et à ce moment, Vincent fera la chose la plus terrible de son existence, la chose qu’il regrettera à jamais : rien du tout.
Je n’étais que spectateur. Je n’ai même pas essayé de l’arrêter. Ce fut mon péché. Et ceci… ceci est mon châtiment. Lorsque Vincent réagit, il était trop tard, sa pauvre Lucrecia allait de mal en pis. La seule personne qui était peut-être capable d’arrêter ce massacre était Hojo, et même si Vincent se montra brusque en s’adressant à lui, inquiet pour sa bien-aimée qui venait de s’effondrer de faiblesse, il aurait supplié pour elle si la chance lui avait été laissée. Ce qu’il ne vit pas venir, ce fut ce tir et cette balle logée dans sa poitrine, qui le plongea dans un coma d’agonie où il ne songea qu’à elle. Son corps servit à de macabres expériences pour Hojo avant que celui-ci ne le délaisse et qu'il soit récupéré par Lucrecia. Celle-ci mit l’impensable en œuvre pour le sauver : elle logea Chaos au sein de lui, et pour contrôler le monstre se déchainant déjà, Lucrecia lui fit également don de la protomatéria qui replongea Vincent dans le sommeil. L’objet de ses recherches avec Grimoire... ce dernier n’était pas mort en vain. Cependant, à son réveil, Vincent réalisa avec horreur le monstre qu’il était devenu, l’achèvement du monstre qu’il avait commencé à être dès lors qu’il n’avait pas agi pour sauver Lucrecia.
Cette enveloppe charnelle, c'est ma punition... Rongé par le remord, le désespoir et la haine qu’il éprouvait envers Hojo, et dans une moindre mesure pour Gast, il se terra dans un cercueil des sous-sols de Nibelheim et pria pour y mourir. Troubla ce long repos un vieil ami d'un passé lointain. Veld, ce même homme qui avait convaincu Vincent, autrefois si rêveur, si optimiste, de rejoindre les Turks avec lui. Puis l'y laissa, car Vincent ne voulait plus être dérangé dans sa sempiternelle pénitence... peut-être la mort aurait-elle pitié de lui et viendrait le chercher.
CLOUD
Des années plus tard, près de
trente ans plus tard, à croupir dans les remords, son cercueil s’ouvrit à nouveau. Paraissant
d’une pirouette devant un groupe de jeunes inconnus, Vincent conta librement la raison pour laquelle il fallait le laisser purger sa peine "en paix". Il se remémora devant eux Lucrecia, son ange déchu, et qu'il était plus facile de s’adresser à des inconnus, de se laisser juger par des inconnus, plutôt que par un ami, par Veld ! Toutefois, ce groupuscule avait un argument de taille pour le sortir de son indolence : ils affrontaient la Shinra, et surtout, Hojo. L’ennemi juré de Vincent qui avait condamné Lucrecia, et l’avait condamné aussi d’une pierre deux coups. Le démon vermeil se lança dans l’aventure, dans le sauvetage de cette planète mourante presque malgré lui. Son but, à l'origine n’eut pas été d'affronter Jenova, ni Sephiroth, le fils de sa bien-aimée, mais il avait reprit goût et peut-être même foi en l'humain par le biais de ses nouveaux amis. Le groupe apprit la véritable nature de Jenova, c'était donc les cellules d'une entité extra-terrestre qu'on avait injecté dans le foetus de sa Lucrecia. La colère et le désir de vengeance de Vincent n'en fit que croître. Seulement, il n'y avait pas que le simple sentiment revanchard qui s'était réveillé en lui, mais d'autres émotions tellement plus positives. L'attachement, l'amitié, la camaraderie, la douleur, aussi, qu'il avait ressenti à la mort d'Aerith peu avant cette découverte. Peut-être n'était-il pas qu'un simple monstre, après tout... Vincent renouait avec cette humanité en lui qu'il croyait perdue. Cette tragédie ébranla drastiquement leur groupe et personne ne s'en remit vraiment, Cloud moins que les autres. En se perdant lui-même sous l'influence féroce de l'insidieuse Jenova, il remit la matéria Noire à Sephiroth qui invoqua le météore, ce qui provoqua le réveil des Armes. Peu après la fuite de Junon,
en vrai j'en suis même pas encore là dans le jeu, Vincent fut confronté à des retrouvailles aussi douloureuses qu'inattendues.
« Vincent... » Cette voix, la rêvait-il ? Avait-ce de l'importance ?
« Lucrecia ! », s'exclama t-il en s'avançant dans cette caverne sous la falaise. Le groupe n'avait, à la base, que pour but de cumuler la magie des matérias pour leurs affrontements.
« Ne t'approche pas ! » « ... Lucrecia, tu es vivante... » « Je voulais disparaitre, je ne voulais pas être avec les autres. Je voulais mourir... ».
Moi aussi. « Mais à l'intérieur de moi, les cellules de Jenova m'en ont empêché... » Elle parla alors son enfant Sephiroth, qu'elle voyait de plus en plus dans ses rêves. Elle avait appris son décès cinq années auparavant, mais était persuadée qu'il était capable, tout comme elle, de braver la mort.
« S'il-te-plait Vincent, dis-moi... ». Cloud s'avança pour répondre mais le chevalier carmin coupa la parole à son ami d'un geste du bras :
« Lucrecia... Sephiroth est mort ». Etait-elle dans le cristal à ce moment, avait-il rêvé son apparition ? Lorsque Vincent revint, elle était piégée dans le verre, les yeux clos, un ange endormi, et il la contempla longuement. Cette caverne fut son nouveau refuge, son lieu de recueil quand il ne trouvait plus le courage de continuer à avancer. Mais on avait besoin de lui, non ? Cloud avait besoin de lui... pour sa crise identitaire, bien sûr, le démon ne lui serait pas d'une grande aide et c'est d'ailleurs Tifa qui l'aida à recoller les morceaux de sa personne. Mais pour le combat final contre Sephiroth, le fils de sa bien-aimée, Chaos serait un atout non négligeable. Il fallait mettre cette monstruosité en lui au service de la planète. C'était probablement la meilleure façon de s'acquitter. Mais il y avait cette soif de vengeance aussi, ce besoin viscéral qu'il avait de punir celui qui avait fait tant de mal à son amour. Hojo... Midgar s'embrasait et malgré son envie de se rendre utile auprès de la population à sauver, Vincent était avant tout animé par ce désir de rendre justice à Lucrecia. Lors de l'évacuation de la capitale, il prit contre Hojo, qui souhaitait venir en aide à Sephiroth, une revanche qu'il croyait définitive. Ce n'était qu'un au revoir cela dit.
SEPHIROTH
Croyant la boucle bouclée, Vincent assista à cette dernière réunion de groupe où le repos fut recommandé avant le dernier affrontement. Bercé par l'idée que le Sacre d'Aerith, ainsi que la mort de Sephiroth, les sauveraient peut-être, Vincent avait besoin de trouver la force de se battre à nouveau, la force de lutter contre le fils de celle qu'il aimait plus que tout.
Il est mort, tentait-il de se convaincre.
Ce n'est pas contre lui que l'on se bat, c'est contre Jenova. C'était elle, après tout, qu'ils avaient poursuivi tout ce temps. Sephiroth avait lui-même été piégé dans le cristal tout ce temps. Sephiroth était manipulé, il était corrompu... Il fallait sauver la planète.
Gast, Jenova, Hojo... je les hais autant que tu as souffert, autant que je t'aime. Lucrecia... Il contemplait son aimée figée dans des songes qu'il aurait voulu partager. Mais tout n'était que tourments et questions.
Aurais-je pu te rendre heureuse, moi ? En aurais-je été capable ? Avalanche avait convenu ensemble que chacun devait revenir s'il le voulait, uniquement s'il le voulait, et qu'il fallait une vraie raison pour se battre. On avait plus de chance de vaincre si on avait de bonnes raisons pour, et qu'on se recueillait auprès d'elles avant.
Je ne referai plus les même erreurs. Je ne resterai plus les bras croisés. Demain, je me battrai. Ils vainquirent lorsque Cloud porta le coup final à leur ennemi. Le Sacre ne fut pas suffisant pour arrêter le météore, et la planète intervint elle-même. A ce moment, la Rivière de la vie fut certainement fragilisée car peu après le retour du calme, une maladie apparut au sein de la population, l'héritage de Jenova, une gangrène ayant infecté les plus démunis. Un autre combat se préparait, plus important encore que ces luttes de routine contre ces simples envoyés, les incarnés, à la recherche des restes de leur mère pour cette fameuse réunion présageant le retour de Sephiroth. Et effectivement, Sephiroth revint. Peut-être reviendrait-il encore plus tard car Vincent ne mourrait pas et Lucrecia non plus. Peut-être qu'à la fin des temps, lors de la moisson d'Oméga, il ne serait plus que quatre. Jenova, Chaos, Sephiroth et Lucrecia. Deux ans après sa défaite, Sephiroth fut vaincu à nouveau mais le monde n'était pas au bout de ses peines, n'en déplaisent au nouvel organisme de Reeve, la World Regenesis Organisation. Le chevalier pourpre fut recruté dans cette affaire étrange incluant la Tour Shinra, l'émergence d'une unité oubliée des tréfonds du réacteur 0, apportant la recrudescence des malheurs de la population. Des massacres et des enlèvements à Edge, à Kalm... Que cherchaient ces individus ?
LUCRECIA
Son aimée avait laissé les réponses à Nibelheim. Elle lui apparut en personne dans des enregistrements… ou peut-être était-ce l'esprit de Vincent qui réussissait à la recréer en entendant sa voix, toujours est-il qu’elle était là, cette image d’elle, vacillante, mais si réelle qu’il voulut à un instant la prendre dans ses bras. Et de ne sentir rien, pas même le vent, lorsqu’elle le traversa comme un fantôme. Juste un vide douloureux.
« Je vais laisser une copie de mes enregistrements ici, Vincent… bien que je ne sache pas s’ils te serviront vraiment. Rappelle-toi seulement que… je suis tellement désolée… ».
« Lucrecia… ! ». Ses recherches, ponctués par les quelques réminiscences de Vincent sur sa bien-aimée, furent rapidement interrompues par l'intervention d'une tsviet sanguinaire. Suite à un échange musclé, Rosso réussit à lui dérober la protomatéria de son corps et Vincent fut sauvé
in extremis par sa fidèle camarade Yuffie.
Oui cette chipie était capable de fidélité. Lors de l’assaut des quartiers généraux de la WRO, Vincent ne parvint pas à protéger les sœurs Rui et Shalua dût se sacrifier pour Shelke. Alors que son corps baignait dans une cuve à Mako sans que l’on sache ce qu’elle allait devenir, Yuffie pleurait déjà sa perte.
« Vincent ! Tu y étais ! Pourquoi ne l’as-tu pas sauvé ?! ». Les paroles de Yuffie firent un écho douloureux à sa bien-aimée Lucrecia.
J'étais là, pourquoi n'ai-je rien fait ? Oui, il avait de grandes difficultés à sauver les autres, ce n’était pas faute de le vouloir.
« Je suis désolé » murmura t-il la tête basse, ému et heurté à un point que la ninja ne l’accabla pas davantage,
celle-ci préféra d’ailleurs aller tarter Shelke pour se défouler. La protomatéria qu’on lui avait dérobée avait pour but de déclencher l’Oméga, un sombre dessein de Weiss que son frère Nero soutenait également. Un assaut fut lancé afin de lui permettre de rejoindre les quartiers de Deepground, où Vincent put affronter Weiss. Il ne tarda pas à découvrir le véritable marionnettiste derrière cette affaire. Son ennemi juré, Hojo, qui avait réussi à transférer sa conscience au network,
à type tordu, solution tordue, et prendre contrôle du corps de Weiss. Mais cette fois, Vincent avait l’amour de sa vie de son côté. Avec elle, grâce à elle, il ne pouvait que gagner et ce, même si Oméga fut effectivement appelé en Weiss. Se transformant en Chaos dans une tentative désespérée de le défaire, Vincent retrouva la protomatéria de la main de son aimée,
d’accord, Shelke n’y était peut-être pas pour rien mais ça c’est secondaire. Lucrecia était là, il l’a vue, il l’a sentie, et elle lui a souri. Vincent lui rendit visite peu après, au cristal, pour lui raconter qu’Oméga et Chaos étaient retournés à la planète et surtout, pour la remercier. Intérieurement, il se promit de ne plus se laisser dépérir dans quelconque caveau et de respecter sa vie comme un cadeau que Lucrecia lui aurait fait. Les ténèbres étaient pourtant loin d’être définitivement chassées et, une crise en appelant une autre, de nouvelles rumeurs circulèrent sur la tour, en plus d’un massacre au village glaçon. Comme ses confrères au sein de la WRO, Vincent y voit un rapport macabre avec les résurrections dernièrement. Même si elles constituent de bonnes nouvelles pour certains (notamment avec la probabilité qu’Aerith revienne parmi eux), le chevalier pourpre redoute un revers de médaille latent.